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ONU: les membres permanents du Conseil s’engagent sur la dissémination nucléaire

Dans une déclaration commune, les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France) se sont engagés ce lundi 3 janvier à « prévenir la poursuite de la dissémination » des armes nucléaires, peu avant une conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération, le TNP.

À leurs yeux, comme exprimé en leur temps par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, une guerre nucléaire « ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée ».

Sur fond de négociations avec l’Iran, accusé par l’AIEA d’accélérer son programme d’enrichissement d’uranium, les traditionnelles puissances nucléaires du Conseil de sécurité de l’ONU soulignent leur « volonté de travailler avec tous les États pour mettre en place un environnement de sécurité permettant d’accomplir davantage de progrès en matière de désarmement, avec pour objectif ultime un monde exempt d’armes nucléaires ».

Ces explications émanent de la présidence française, qui coordonne leurs travaux depuis deux ans.

La 10e conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération (TNP), prévue en janvier, a été reportée à une date ultérieure pour cause de Covid-19, mais les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et la France, donc, tentent ainsi de rassurer l’opinion publique mondiale sur les risques d’un affrontement au plus haut niveau.

« Chacun d’entre nous entend maintenir et renforcer encore ses mesures nationales destinées à empêcher l’utilisation non autorisée ou non intentionnelle d’armes nucléaires », poursuivent les signataires dans ce texte, par ailleurs publié à une semaine d’une négociation russo-américaine à Genève sur les traités de contrôle de l’armement nucléaire et la situation à la frontière russo-ukrainienne.

Ces armes, « tant qu’elles existent, doivent servir à des fins défensives, de dissuasion et de prévention de la guerre », plaident les membres permanents du Conseil au sujet de l’atome.

C’est la première fois que ce concept de guerre ingagnable, évoqué en 1985 à Genève par MM. Gorbatchev et Reagan, est repris à leur compte par le groupe des cinq. Il ressurgit alors que les avertissements se sont multipliées ces derniers mois, dans un contexte volatil de la géopolitique mondiale : tensions sino-américaines sur Taïwan et la région de l’Indo-Pacifique,  Corée du nord, tensions aux portes de l’Ukraine, crises multiples aux Proche et Moyen-Orient, pourparlers avec l’Iran, crise sanitaire…

« Compte tenu du stockage de plus de 13 000 armes nucléaires dans les arsenaux du monde entier, combien de temps notre chance peut-elle durer ? », avait alerté le secrétaire général des Nations unies dès le mois de décembre.

« L’anéantissement nucléaire est une épée de Damoclès : il suffirait d’un malentendu ou d’une erreur d’appréciation pour entraîner non seulement la souffrance et la mort à une échelle effroyable, mais aussi la fin de toute vie sur Terre », déclarait alors António Guterres dans une tribune.

Moscou espère que cet accord de principe contribuera à « réduire le niveau des tensions internationales », peut-on lire dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov précise à l’agence RIA Novosti que La Russie considéra toujours comme « nécessaire » un sommet des puissances nucléaires.

Même son de cloche à Pékin, où l’agence Chine nouvelle cite le vice-ministre des affaires étrangères Ma Zhaoxu, qui espère aussi que cette déclaration d’intentions « contribuera à accroître la confiance mutuelle et à remplacer la concurrence entre les grandes puissances par la coordination et la coopération ».

Le TNP est entré en vigueur en 1970. Il visait à empêcher la propagation des armes nucléaires, en plus contexte de course à l’armement pendant la guerre froide. Il compte actuellement 191 États parties, dont les cinq signataires, juridiquement reconnus comme « dotés de l’arme nucléaire » par le traité, contrairement à l’Inde, au Pakistan et à Israël, non-signataires mais dotés de l’arme absolue (l’État hébreux ne l’a jamais reconnu), et de Pyongyang, seule capitale à avoir quitté le traité.

Le régime de Téhéran, pour sa part, reste membre du TNP, même si son programme nucléaire s’éloigne dangereusement des caractéristiques d’un programme civil.

RFI

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