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Air Sénégal : El Hadji Aioune Badara Fall, le bon pilote dans le cockpit ?

El Hadji Alioune Badara Fall aurait-il hérité d’un cadeau empoisonné ? Pourra-t-il redresser la barre à temps et remettre la compagnie Air Sénégal sur un bon nuage ? Ces questions triturent les méninges des employés de ce pavillon national mais aussi de tous les acteurs de la plateforme aéroportuaire du Sénégal. Toutefois le nouveau DG de Air Sénégal est crédité de bons points. Les syndicalistes et experts de l’aviation civile s’accordent sur ses compétences, sa grande expériences et ses qualités humaines. Ils n’ont pas manqué de lui prodiguer des conseils pour la relance de la compagnie.

L’image de la compagnie nationale Air Sénégal a, complétement, été écornée sous le règne de Ibrahima Kane. Le chapelet de manquements égrenés est très long, entre autres management catastrophique, vols perturbés, avec d’importants retards, pertes de bagages…le comble : absence d’informations. La perle de trop et dernière en date a été l’endommagement de deux avions en l’espace d’une semaine. L’un «par des opérations de manutention» à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et l’autre par «un engin de sol» à l’aéroport Blaise Diagne de Diass. Suffisant pour que Ibrahima Kane soit éjecté de son fauteuil, même si aucun motif officiel n’a été avancé.

Exit Ibrahima Kane, place à El Hadji Alioune Badara Fall, ce mardi 12 juillet 2022. Trois secteurs d’activités déterminent le nouveau Directeur général de Air Sénégal. Il dispose d’une grande expérience et des compétences dans les domaines de l’aviation civile, du minier et de l’hydraulique. L’homme est réputé pilote de ligne commerciale, expérimenté dans le management administratif, financier, opérationnel et technique.

L’espoir que suscite le nouveau DG   

El Hadj Alioune Badara Fall n’est pas novice dans le milieu aéronautique. L’homme a capitalisé 33 années d’expériences dans le domaine. «Il est bien connu du milieu. Il a été délégué syndical. C’est un personnel navigant avec qui on a eu à travailler. On a des préjugés favorables sur lui», témoigne Moustapha Diakhaté, secrétaire général du syndicat de Air Sénégal. 

Mais aujourd’hui, s’empresse-t-il de souligner : «nous ne pouvons pas être très catégorique par rapport à sa réussite si nous n’avons pas les états financiers, le passif de la compagnie».

Alioune Ngaydé, un ancien de Air Sénégal, devenu dirigeant dans un cabinet de l’aviation civile abonde dans le même sens. «Je suis inspecteur de l’aviation civile, j’étais chargé de la délivrance des licences de pilote. Donc je connais tous les pilotes et il en fait partie». Monsieur Ngaydé témoigne du nouveau DG de Air Sénégal «un homme courtois qui connait son métier».

El Hadji Alioune Badara Fall doit sortir des sentiers battus 

Place désormais aux chantiers qui attendent le nouveau DG. Dans un premier temps, il aura comme chantier, selon le syndicaliste Moustapha Diakhaté, «de redynamiser les ressources humaines, mettre les bonne personnes aux bonnes places».

Le responsable de l’intersyndicale de prodiguer une feuille de route qui consiste, selon lui, à «recadrer la flotte, libérer les avions dont on n’a pas besoin, identifier les destinations qui ne sont pas rentables et qui sont couteuses. Elles ne rapportent, quasiment, pas d’argent mais aussi de revoir les contrats de locations des avions». 

En revanche, M. Ngaydé, inspecteur de l’aviation civile pense autrement. Pour lui, «dans une compagnie de l’aviation civile, ce n’est pas seulement le DG qui compte. Il faut une équipe, il y a le directeur général qui assure le management. Derrière lui ou autour de lui, il y a les directeurs des opérations aériennes, de la sureté du système de gestion de la sécurité dont les CV doivent être acceptables, au-dessus de tout soupçon pour l’autorité publique de l’aviation civile».

En un moment, l’expert et inspecteur de l’avion civile chercher à faire comprendre qu’une compagnie aérienne «c’est d’abord une société commerciale avec des conditions de technicités très rigoureuses qui exigent des personnes très pointilleuses, hyper rigoureuses, qui sont surtout bien formées, qualifiées expérimentées».

Les erreurs de management à éviter

Alioune Ngaydé de préciser : «le conseil que je peux donner au nouveau DG du pavillon national, c’est de s’entourer de personnes compétentes et il n’y a pas d’âge pour cela. On parle beaucoup des jeunes Mais, une compagnie comme Air Sénégal qui a besoin de s’imposer rapidement sur l’espace aérien africain, a besoin de personnes qualifiées avec une expérience avérée».
 
Il semble regretter une sorte de précipitation de l’ancien DG, Ibrahima Kane tenait à ce que Air Sénégal grandisse très vite. «Alors que ce n’est pas comme cela. Il fallait commencer avec les avions moyens, des vols de proximité, comme la Guinée, Mali, Guinée Bissau. Et former en même temps le personnel. Mais passer directement à gros. Faire l’intercontinental l’Europe. Et ça il faut des épaules solides» a souligné le consultant en aéronautique. 
 
En bon syndicaliste, Moustapha Diakhaté n’a pas manqué d’exposer une plateforme revendicative. Il a, toujours, dénoncé du temps de Ibrahima Kane «la nébuleuse sur les résultats financiers de la compagnie. Depuis 6 ans, nous ne savons rien des bénéfices, pertes, taux d’endettement et autres notamment son actif ou son passif. Nous avions jamais été d’accord sur le type de management et la preuve, c’était catastrophique et cela a conduit à son limogeage. Plus grave, l’image de la compagnie a été fortement écornée».

PRESSAFRIK

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