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2022 : cinq bonnes nouvelles à retenir

Ces initiatives du gouvernement constituent, par leur portée, une éclaircie dans la grisaille d’une année chahutée par les conséquences de la guerre en Ukraine et une relance post-Covid fragile.

L’an 2022 était porteur d’espoirs pour le monde. Il devait être celui du retour à la normale après deux années marquées par les effets désastreux de la Covid-19 aux plans sanitaire, économique et social. La relance post-pandémie était bien engagée dans la plupart des pays. Les perspectives économiques étaient globalement prometteuses. Mais elles seront chahutées par l’évasion de l’Ukraine par la Russie.

Ce conflit a replongé les grandes puissances dans l’ambiance toxique de la Guerre froide. Il a contribué à faire reculer de 2,8 points (de 6,0% en 2021 à 3,2% 2022) la croissance mondiale et provoqué une inflation(8,8% en moyenne) jamais atteinte depuis plusieurs décennies.

L’Afrique subit de plein fouet les conséquences de cette crise qui s’allonge. Déjà, la fragilité de sa santé économique s’était accentuée avec la pandémie. La plupart de ses pays sont confrontés à une récession et à une hausse des prix des denrées de base. Dans certains d’entre eux, les populations sont exposées à la famine à cause, surtout, de l’embargo (en partie levé) sur les céréales ukrainiennes.

Transferts monétaires et baisse des prix des denrées

Le Sénégal n’a pas été totalement épargné. Malgré un généreux (14712 milliards de francs CFA) Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A, 2019-2023), le pays a dû faire face à l’onde de choc. En réponse, le gouvernement a activé deux leviers : les transferts d’argent et la baisse des prix des denrées de première nécessité et du loyer. Objectif : préserver, voire booster, le pouvoir d’achat des Sénégalais.

Les transferts d’argent ont été officiellement lancés en mai. Ils ont mobilisé une enveloppe de 43 milliards 436 millions 480 francs CFA pour 542 956 ménages vulnérables recensés dans toutes les régions du Sénégal. Chaque ayant droit a reçu 80 000 francs CFA. Même si elle a déploré un ralentissement momentané des opérations, la Banque mondiale a salué l’initiative qu’elle entend faire essaimer en Afrique francophone.

Conscient que cette aide ponctuelle ne suffira pas, compte tenu de l’ampleur des effets de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le gouvernement a initié dans la foulée une baisse générale des prix (denrées de base, certains matériaux de construction, loyer…). La mesure est entrée en vigueur d’abord à Dakar, le 12 novembre, avant d’être étendue dans les 13 autres régions du pays.

Pour le loyer, l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs était prévue ce dimanche 1er janvier. Mais les locataires, qui vont payer -20% (300 000 francs CFA et moins), -10% (300 001 et 500 000) et -5% (500 000 et plus), devront prendre leur mal en patience. Le projet de loi sur la baisse est en cours de finalisation. L’Observateur, qui donne l’information, croit savoir que tout devrait rentrer dans l’ordre fin janvier ou début février.

La grande innovation dans l’adoption de ces mesures contre la vie chère est qu’elles sont le fruit d’un consensus avec les acteurs des secteurs concernés (commerçants, transporteurs, importateurs, associations de consommateurs…). Le gouvernement avait convié ces derniers à de larges concertations au terme desquelles le niveau et la forme des ajustements ont été fixés d’accord parties.

Cette précaution, assortie des mesures d’accompagnement annoncées qui vont avec,est censée garantir l’effectivité des baisses. Quelques résistances ont été relevées çà et là sur le terrain, mais elles ont été vite annihilées, à coups d’amendes et de saisies de produits, par les contrôleurs de la direction du commerce intérieur.

Un TER rentable

À ces deux mesures contre la vie chère s’ajoutent trois autres bonnes nouvelles pour former une éclaircie dans la grisaille d’une année 2022 qui n’a pas tenu toutes ses belles promesses. Il s’agit de la mise en service du TER, de la signature du protocole de paix entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), et des accords avec les syndicats d’enseignants.

Sept ans après le lancement du projet, les activités commerciales du TER ont débuté le 18 janvier 2022.Elles ont été précédées, en décembre 2021, d’une opération de découverte qui a permis à 400 000 voyageurs d’emprunter gratuitement le train. La première phase du projet couvre 38 kilomètres, entre Dakar et Diamniadio. La seconde, lancée le 5 mars, allonge le tracé de 19 kilomètres, jusqu’à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).

Le TER a suscité de nombreuses polémiques. En cause : son coût (environ 600 milliards de francs CFA) et les expropriations qu’il a provoquées. Face aux critiques, le gouvernement oppose les bienfaits de l’infrastructure. Soulignant qu’elle permet de réduire les embouteillages qui étouffent Dakar avec ses conséquences néfastes sur l’activité économique (100 milliards de pertes annuelles, selon la Banque mondiale) et le bien-être des populations.

Un an après sa mise en service, le projet est «un succès total sur tous les plans», s’est exclamé sur le site de l’APS le directeur général de la Société nationale de gestion du patrimoine du TER (SENTER), Abdou Ndéné Sall. «Nous pouvons dire que nous avons atteint tous nos objectifs de rentabilité, de capacité, de régularité et de gestion», s’est-il enflammé.En effet, a-t-il précisé, le TER transporte chaque jour en moyenne 50 000 à 60 000 passagers et réalise 60 millions de francs CFA de recettes mensuelles.

Et à propos des personnes affectées par le projet, le Bureau d’information gouvernemental informe que «99,96% ont été conciliées et 95,02%ont été payées». Abdou Ndéné Salld’ajouter que 80 milliards de francs CFA ont été mobilisés pour les indemnisations.

Accords avec les enseignants et avec le MFDC

La revalorisation des salaires des enseignants a coûté un peu plus que ce montant au contribuable sénégalais. Après plusieurs rounds de négociations, sur fond de mouvements de grève, le gouvernement et les syndicats d’enseignants sont parvenus, en février,à un accord pour une hausse des rémunérations de ces derniers.La mesure va coûter, pour 2022 et 2023, près de 100 milliards de francs CFA pour des augmentations de 100 000 à près de 350 000.L’enveloppe va gonfler durant les prochaines années.

«L’État a fait beaucoup d’efforts pour satisfaire les enseignants. Certains parmi eux ont même avoué qu’ils n’ont jamais vu faire autant d’efforts», a témoigné dans Le Soleil le président de l’Union nationale des associations de parents d’élevés et d’étudiants du Sénégal (UNAPEES), Abdoulaye Fané.

Autre accord qui a retenu l’attention en 2022 : celui conclu entre le gouvernement et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Le protocole a été signé, le 4 août à Bissau, entre le représentant de l’État du Sénégal et le chef rebelle César Aoute Badiate. C’était sous les auspices du Président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo.

L’accord prévoit un retour définitif à la paix en Casamance selon un calendrier et des modalités à affiner par les parties.Plusieurs observateurs du conflit casamançais estiment que le protocole de Bissau ne garantit pas un retour définitif de la paix. Mais, s’empressent-ils d’ajouter, il constitue un pas important dans cette direction.

SENEWEB

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