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Naufrage du bateau Le Joola: Afred Inis Ndiaye écrit un livre sur les 20 ans de lutte des familles des victimes

« La naufrage du bateau Le Joola. Vingt années de lutte des associations de familles de victimes pour la Vérité et la Justice ». C’est le livre écrit par Alfred Inis Ndiaye sous les éditions de L’Harmattan.
Le livre « Le naufrage du bateau Le Joola » est écrit par devoir de mémoire aux 1863 morts et 64 rescapes officiellement recensés. Le bateau avait embarqué ce 26 septembre 2002 quatre fois le nombre autorisé. Il vise à encourager les Sénégalais à mettre la Sécurité Humaine au cœur de leurs préoccupations sociétales. Il développe trois grandes idées qui permettent aux lecteurs de bien comprendre tous les contours du naufrage en 2002.
La première grande idée est que Le Joola est un désastre, une tragédie humaine, une catastrophe humaine. Ce bateau assurait la liaison maritime Dakar-Ziguinchor. Sa triple fonction économique, sociale et politique pour la région de Casamance n’était plus à démontrer. Il a par ailleurs emporté des passagers provenant de huit pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie.
La deuxième grande idée du livre est de montrer à travers une abondante documentation et une argumentation rigoureuse que le naufrage est le résultat d’une mauvaise gouvernance des infrastructures publiques. Quatre grands rapports sur la naufrage ont été écrits et publiés par des experts à la demande des autorités sénégalaise et françaises. Il s’agit du rapport préliminaire de l’enquête maritime, du rapport de la Commission militaire, du rapport d’enquête de la Commission technique sur les causes du naufrage du Joola et, enfin, du rapport commandité par la justice française intitulé « Naufrage du transbordeur sénégalais

Le Joola ». Pour les experts auteurs des rapports, les origines du naufrage relèvent de trois éléments majeurs : d’une part, la gestion du navire par l’armée nationale qui n’est pas habilitée à piloter un navire marchand, d’autre part, l’état technique du bateau marqué par une défaillance prolongée d’entretien par la marine marchande, et enfin, la surcharge de passagers que tout le monde avait constatée et acceptée.

Ces différentes carences dans la gestion du navire expliquent trois manquements des acteurs clés du bateau, manquements relevant de l’incompétence, d’attitudes irresponsables et de comportements à la limite de la criminalité. Premièrement, le Commandant du navire a été incapable du sauver son outil de travail par des actions adaptées quand survinrent les difficultés en haute mer.

Par ailleurs, il n’avait jamais programmé et exécuté avec son équipage les exercices obligatoires de sauvetage, d’où le désastre des opérations de sauvetage. Deuxièmement, les autorités de la marine marchande n’ont pas eu le courage d’immobiliser le navire objet de défaillances techniques récurrentes, conformément à la loi.

Troisièmement, au moment de sa dernière desserte, Le Joola n’était pas en possession des documents l’autorisant à naviguer. Ce
n‘était manifestement pas une préoccupation des autorités administratives et politiques.

Le livre s’interroge aussi sur la possibilité d’un autre Joola. En effet, après ce drame humain traumatisant, les Sénégalais ont tout à gagner en tirant toutes les leçons utiles pour construire une société nouvelle, débarrassée de comportements laxistes, de la corruption et de l’indiscipline. Ce qui est en jeu est de mobiliser tous les acteurs engagés dans le changement social et la modernisation sociale.
Enfin, le livre présente les cinq grandes doléances des associations de familles de victimes et décrit les vingt années de lutte engagées par ces associations, pour la Vérité et la Justice sociale. Il fait un plaidoyer pour la prise en charge des points de mémorandum envoyé depuis 2007 au gouvernement par le Comité pour l’Erection du Mémorial Musée Le Joola qui regroupe l’essentiel des associations de familles de victimes. Ces points sont : la prise en charge adéquate des orphelins et des rescapés, le renflouement de l’épave du bateau, la recherche de la Vérité sur les causes du naufrage et l’organisation d’un procès en vue de procéder à des indemnisations justes, le respect du devoir de mémoire par, notamment, l’érection d’un mémorial-Musée et, enfin, l’adoption du 26 septembre dans le calendrier de la République comme une journée du souvenir.
PRESSAFRIK

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