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Hausse prix électricité et problèmes dans le secteur: les boulangers demandent une hausse de 50 frs sur le prix de la baguette de pain

Manger du pain risque de devenir un luxe. La Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) a tenu une conférence de presse ce mardi 17 octobre pour exposer les difficultés croissantes auxquelles le secteur fait face. La rencontre qui s’est déroulée sous la présence de Amadou Gaye, président de ladite fédération a mis en lumière les problèmes qui secouent le secteur tels que l’augmentation «  vertigineuse » des intrants, des tarifs d’électricité, les défis liés à la non-application des règlementations en vigueur et les violations persistantes des normes d’hygiène et de livraison du pain.

Pour faire face à ces nombreux problèmes, les boulangers ont annoncé qu’ils vont tenir une rencontre pour demander l’augmentation du prix de la baguette de 200 grammes de minimum 50 francs de son prix actuel. 

« Nous sommes fatigués et confrontés à une situation critique. Nous faisons face à des hausses inexpliquées, ce qui a mis en péril la viabilité économique de nos boulangeries. Depuis plusieurs années, le secteur de la boulangerie traverse des difficultés de divers ordres qui entravent sa croissance au profit d’un pan incontrôlable de l’informel. Durant cette année de 2023, nous avons rencontré à plusieurs reprises le ministre du Commerce et ses services pour trouver des solutions sur les hausses inexpliquées des intrants qui intensifient le problème des boulangers. Mais les boulangers ne peuvent pas attendre longtemps. Les solutions doivent provenir maintenant au plus haut niveau », a déclaré M. Gaye. 

Par rapport « aux hausses inexpliquées », le président de la FNBS a cité les augmentations des coûts des matières premières essentielles, notamment la levure, dont le prix a connu une augmentation spectaculaire, passant de 20 000 F à 30 000 F voire plus pour certaines marques, depuis juin 2019. Mais pour lui, « la goutte d’eau qui a débordé le vase, c’est la hausse inexpliquée et inexplicable de l’électricité. Autant sur les factures et surtout le « Woyofal (compteur à la recharge de la Senelec) », qui double le prix de nos factures entraînant des coûts supplémentaires, de même que la récente augmentation du prix du gasoil », a-t-il déploré.

Anarchie totale dans le secteur
En plus de cela, les boulangers ont fustigé « l’incohérence entre les normes de régulation et leur application sur le terrain ». Ils ont critiqué « l’anarchie régnant dans le secteur, avec des pratiques non conformes aux normes d’hygiène et de sécurité, telles que la vente de pain dans des conditions d’hygiène douteuses, la livraison effectuée dans des moyens de transport inappropriés, et l’ouverture de nouvelles boulangeries sans respecter les normes de distance et les dispositions réglementaires nécessaires ».

À cela s’ajoute « une incompréhension » avec le ministère du Commerce sur la méthode de contrôle du poids du pain, qui engendre « des amendes salées » aux boulangers. « Nous constatons simplement une application sélective au détriment des boulangers », s’est indigné Amadou. À en croire les dires de Amadou Gaye, la non-application de ces réglementations entraînerait une détérioration profonde dans le secteur de la boulangerie, menaçant la fermeture de nombreuses boulangeries à travers le pays.

« Aujourd’hui, on constate sur le terrain que la réglementation n’est pas appliquée. Peut être difficile à appliquer. Et pourtant c’était une promesse ferme des autorités pour un gel de notre revendication principale; à savoir la vérité des prix. Le contexte économique l’exige aujourd’hui. Cette anarchie dans le secteur doit cesser et nous appelons à la responsabilité de l’État. Nous ne pouvons plus tolérer cette anarchie qui profitent à certains acteurs qui font une concurrence déloyale aux artisans boulangers qui sont aux normes. Ainsi, nous demandons solennellement au président de la République d’atténuer la souffrance des boulangers et veiller à l’application et à l’applicabilité des dispositions du décret et des arrêtés, en donnant des instructions fermes aux ministères concernés ( Intérieur, Forces Armées, Commerce, etc..) », 

Une hausse minimum de 50 francs sur la baguette
Par conséquent, le gouvernement a été appelé à agir rapidement pour remédier à cette situation intenable. M. Gaye a confié que si le gouvernement se trouve dans l’incapacité d’assurer la survie de leur secteur ils vont exiger « la convocation des conseils régionaux pour une révision du prix et poids du pain. Nous solliciterons une hausse minimum de 50 francs sur la baguette standard. Il sera important de trouver des leviers pour la baisse du prix de l’électricité, de procéder à la baisse des droits de douane sur la levure et les améliorants, d’annuler la méthode de pesée du pain dans nos boulangeries, le respect de la réglementation du décret 2277 du 31 décembre 2019 (de cesser de donner des dérogations sans motivation pour les ouvertures de boulangeries, d’arrêter la vente du pain dans les boutiques et la livraison par les pousses- pousses, etc.) ». 

Sitôt la conférence de Presse terminée, la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal et le Regroupement des Boulangers du Sénégal sont entrés en conclave avec les différents responsables régionaux, afin de statuer sur la conduite à suivre si les autorités ne répondent pas à temps à leurs revendications. Un mot d’ordre sanctionnera la fin des travaux. Selon M. Gaye « toutes les options sont à prévoir. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ».

PRESSAFRIK

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