International

Attaque iranienne sur Israël: à l’international, appels à la retenue et crainte d’un embrasement

Depuis l’attaque de drones iraniens sur le sol israélien, les réactions internationales se sont multipliées. Un message clé s’en dégage : la crainte d’une escalade militaire dans la région et l’appel à la retenue. 

« Éviter toute action qui pourrait conduire à des confrontations militaires majeures sur plusieurs fronts au Moyen-Orient ». Ce sont les mots du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui craint une escalade militaire au Proche-Orient. Pour sa part, l’Otan « condamne l’escalade de l’Iran » et « appelle à la retenue », a indiqué sa porte-parole, Farah Dakhlallah, dans un communiqué.

Dans la région, l’Égypte appelle à « la retenue maximale », affirmant « être en contact avec toutes les parties du conflit pour essayer de contenir la situation ».  Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a exprimé sa « profonde inquiétude », et appelé « toutes les parties à mettre fin à l’escalade » et à « faire preuve de la plus grande retenue ». L’émirat engagé depuis des semaines dans des pourparlers entre Israël et le Hamas, exhorte la communauté internationale à « prendre des mesures urgentes pour désamorcer la tension », ajoutant qu’il soutenait « les efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité régionales et internationales ». C’est le même « appel à la retenue » de la part de l’Iran.

La Turquie craint l’embrasement régional

La Turquie, voisine de l’Iran avec lequel elle entretient de bonnes relations, s’est jointe ce 14 avril aux appels à la retenue. Le pays situé aux portes d’une région de pays en guerre ou instable, redoute plus que tout un embrasement. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a téléphoné à son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, explique notre correspondant à Istanbul, Anne Andlauer.

Si le dialogue est difficile avec Israël en raison des positions pro-Hamas d’Ankara dans la guerre à Gaza et de sa décision récente de lui infliger des sanctions commerciales, les liens sont en revanche étroits avec le voisin iranien. Ces derniers jours, Hakan Fidan faisait d’ailleurs partie des acteurs régionaux contactés par le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, dans l’espoir d’empêcher l’escalade.

Et c’est précisément à la désescalade que le ministre des Affaires étrangères a appelé son homologue iranien après l’attaque contre Israël. Selon des sources diplomatiques turques, Hakan Fidan a souhaité « la fin des actions qui accroissent les tensions » dans la région. Toujours selon ces sources, le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré que son pays ne lancerait pas de « nouvelle opération » à moins d’être « attaqué », auquel cas « sa riposte serait plus forte ». La Turquie ne dispose pas de moyens de pression sur Téhéran à proprement parler, mais continuera de plaider pour un apaisement auquel elle a tout intérêt.

Un engagement « inébranlable » des États-Unis aux côtés d’Israël

De leur côté, les États-Unis ont condamné l’attaque « éhontée » de l’Iran. « Notre engagement en faveur de la sécurité d’Israël face aux menaces de l’Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable », a écrit le président américain, sur le réseau social X, en postant une photo d’une réunion d’urgence avec son équipe chargée de la sécurité nationale à la Maison Blanche. Les forces américaines ont contribué à abattre « presque tous » les projectiles iraniens, a-t-il dit dans un communiqué.

En Europe, la réaction la plus forte est venue de Berlin. « L’Iran a conduit le Moyen-Orient au bord du précipice », selon la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock. À Paris, Emmanuel Macron estime que l’Iran a franchi un nouveau palier dans ses actions de déstabilisation. Le président français a aussi exprimé sa solidarité avec le peuple israélien et affirmé que la France œuvrait actuellement pour apaiser les tensions.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné « fermement » l’attaque « inacceptable » lancée par l’Iran contre Israël. « Elle constitue une escalade sans précédent et une menace grave à la sécurité régionale », a ajouté le responsable sur X.

Les appels au calme viennent également de Pékin et de Moscou, mais aussi du Mexique comme du Canada. Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir dans les prochaines heures. De leur côté, les membres sur G7 ont aussi prévu une réunion en visio-conférence en début après-midi ce dimanche. L’Iran a convoqué dimanche les ambassadeurs français, britannique et allemand à Téhéran en raison des réactions à l’attaque de missiles et de drones lancée par l’Iran contre Israël.

RFI

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