Dans le contexte actuel mondial de la raréfaction des ressources halieutes, une approche préconisée pour faire face à cette situation est l’aquaculture plus particulièrement la pisciculture. En effet la pisciculture fait partie intégrante des moyens à utiliser pour assurer la sécurité alimentaire et le développement économique au niveau mondial.
L’économie de nos Etats en développement est quasi embryonnaire. La majorité de nos populations n’a pas encore accès aux nouvelles technologies permettant un meilleur développement et un accès effectif à l’économie mondiale. Une grande proportion de la population est très pauvre, les aliments étant rares. Vu son cycle la pisciculture est considérée comme une source de protéines animales pouvant être exploités rapidement.
La vallée du fleuve Sénégal zone à forts potentiels, tire son importance et sa renommée de son développement agricole, particulièrement de l’expérience de ses habitants en général, de ses jeunes en particulier. Leurs initiatives dépassent les frontières du Sénégal en matière de développement du monde rural à cause de leur légendaire dynamisme dans les premières organisations paysannes dont ils sont les pionniers au Sénégal avec le premier mouvement paysan en 1963 qui est le foyer de Ronkh ( Département de Dagana) La riziculture est leur principale activité, mais depuis quelques années, ils s’essaient à la diversification avec à la clé beaucoup de bonheur, du fait de leur engagement et leur expérience en matière agricole ; ainsi pendant des années des milliers d’hectares sont aménagés et permettent aux opérateurs de s’adonner au maraichage avec l’exploitation des pastèques, melons, arachide, maïs, patate douce et bien d’autres spéculations.
Cependant il reste un vide pour s’assurer une alimentation riche et variée. Il s’agit de maitriser le poisson en le domestiquant en cage ou en étang, Ainsi la pisciculture sera la solution permettant de combler ce vide et d’assurer la permanence de la production de poissons durant toute l’année. En temps ordinaire surtout pendant la saison des pluies certains espèces de poissons disparaissent complètement des étals car changeant de zone soit de ponte soit d’habitation ou pour d’autres raisons.
La vallée du fleuve Sénégal est marquée par un potentiel piscicole très important de par la présence de l’eau toute l’année mais aussi par la présence de vastes étendues sablo argileux permettant ainsi l’exploitation de la pisciculture à grande échelle.
Le poisson, denrée très prisée au Sénégal, provient presque en totalité de la pêche et dans une moindre mesure de l’aquaculture. Estimées à plus de 400 000 tonnes dans les années 80, les captures moyennes annuelles sont tombées à moins de 350 000 tonnes au Sénégal. La pisciculture, en tant qu’activité principale de l’aquaculture n’assure que 200 tonnes par an, soit 0,07% de la production nationale. Le système d’élevage en cage est pratiqué et les promoteurs ont opté pour le tilapia.
Aujourd’hui, plusieurs actions sont entreprises afin d’amener la pisciculture à contribuer davantage à la réduction de la pauvreté à travers la création de l’Agence Nationale de l’Aquaculture et l’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural. En effet, étant donné que cette activité est pratiquée essentiellement par les communautés de pêches pauvres, son développement pourrait être un facteur de réduction de la pauvreté (dans le monde rural en particulier).
Makhtar THIOUB Conseiller Agricole et Rural
Spécialité : pêche continentale et aquaculture
