Religions et spiritualité

La sourate du Cheikh

D’une autre dimension du verset 40 de la surate Al-Azhab : les coalisés

        Aux antipodes de la parole  humaine tant sur la forme que sur le fond, les paroles en provenance des plus hautes sphères de la divinité se caractérisent par leur capacité à être sujettes à plusieurs exégèses ou interprétation selon que l’on s’inscrive dans une dynamique de traduction purement littérale ou que l’on soit enclin à en cerner l’essence même ou la réalité véritable qui, souvent, est le domaine de prédilection des érudits abreuvés de lumière et qui vont au-delà du sens apparent ou premier de la parole divine. C’est, sans doute, tout le sens de la mise en garde opérée par Seydi Hadji Malick Sy (rta) lorsqu’il émit ces propos tel un message prémonitoire : « Ne vous fiez pas trop aux sens apparents des textes ».

      Ainsi, notre démarche, pour tenter de décortiquer les différentes facettes du verset sujet de notre analyse, consistera, d’abord, à amener une exégèse du Verset 40 de la Surat 33 Al-Azhab sous l’angle de la Charia. Ensuite, il sera question de se pencher sur le sens que la Haqiqa imprime à ce même Verset avant d’en tirer des enseignements pour tout croyant côtoyant de près ou de loin un élu de Dieu c’est-à-dire un Waliyou

 

     Les habitudes ont la peau dure a-t-on l’habitude de dire. Ceci est d’autant plus vrai lorsque des us et coutumes sont érigés en règles fondamentales d’une société. Ainsi, les transgresser devient sacrilège. Tel est le dilemme auquel fait face tout missionnaire digne de ce nom. Cette réalité trouve une illustration et non des moindres dans l’Arabie du 6ème siècle où les traditions revêtent une certaine sacralité. Dès lors, la mission du Prophète de l’Islam n’aurait pu s’accomplir sans des bouleversements aussi bien sur le plan théologique que sur le plan idéologique. En effet, lorsque Seydi Ahmad (psl) reçu pour instruction de son Créateur de prendre pour femme Zaynab Bint Jahshi, l’embarras s’empara de lui. En réalité, dans l’imaginaire collectif, il n’y avait rien de plus abject que de prendre pour épouse une femme qui fut mariée à son fils adoptif. Cela tient au fait que l’adoption avait valeur de paternité biologique.

Ainsi, lorsque le mariage du Prophète (psl) avec Zaynab Bint Jahshi, qui fut par ailleurs épouse du fils adoptif du Prophète Zaid Boun Haaris, fut entériné par décret divin, des voix se sont élevées contre, les langues des hypocrites dénouées. Ces derniers, pensant alors trouver l’opportunité parfaitepour ternir l’image de Seydi Ahmad (psl), le vilipender et par la même occasion tourner en dérision les écrits divins car selon eux Mouhammad venait de franchir le Rubicon sous prétexte d’une soi-disant révélation. Molestés, tourmentés et devant supporter ce faix, les croyants se remirent à Dieu dans l’espoir de voir prendre fin ces accusations portées à l’endroit du Messager d’Allah. C’est dans un tel contexte que le Verset 40 de la Surat 33 fut descendu comme pour balayer d’un revers de la main ces accusations mensongères. En effet le Verset dit : « Mouhammad n’a jamais été le père de l’un de vos hommes, mais le Messager d’Allah et le dernier des Prophètes. Allah est Omniscient ».

Ainsi, cette mentalité qui consistait à considérer comme fils biologique un fils adoptif était révolue. Un dogme venait de tomber et un tabou n’en était plus un.

 

      Toutefois, lorsque l’on se penche sur l’autre versant de ce même Verset ou celui qui a trait à la Haqiqa, on se rend compte aisément qu’une toute autre réalité est nichée dedans. En effet, Mawlaya Seydi Mouhamed El Cheikh nous apprend qu’en signifiant aux croyants que Seydi Ahmed (psl) n’était le père d’aucun d’entre eux, se dégage clairement une volonté chez le Créateur de soulever une vérité. Cette vérité est que ne peut se réclamer fils du Prophète (psl) que Mawlaya Cheikh Ahmadat-Tidiani (rta). Cela s’explique par le fait que Cheikh Tidiani (rta) soit fils de Seydi Ahmad (psl) d’abord entant que nouraaniyou (état lumineux) ensuite en tant que rouhaaniyou (spirituel) et enfin entant que insaaniyou (humain). C’est tout le sens des propos du Messager d’Allah qui s’adressant au Grand Pôle Secoureur de tous les temps en l’occurrence Mawlaya Cheikh Ahmadat-Tidiani (rta) lui répéta ces paroles à trois reprises : « Tu es mon fils véritable » (Anta Waladi Haqane).

A Mawlaya Seydi Mouhamed El Cheikh de renchérir que la paternité spirituelle de Seidina Cheikh (rta) revoyait à Seydi Ahmed (rta) et Aicha, ou la mère des croyants, représente sa mère sur ce même plan.

       Toujours est-il que lorsque l’on interroge une fois de plus la Haqiqa sur ce Verset objet de notre analyse, une autre réalité apparait. En fait, Seydi Mouhamed el Cheikh nous a également enseigné que le Prophète (psl) dans sa réalité véritable n’a jamais eu à séjourner sur terre. Tel un roi assis sur son trône, il siège au 6ème ciel au milieu d’une assemblée de 70.000 cercles d’Anges qui entonnent la Jawharatoul Kamal ou la Perle de la Perfection sous l’œil bien veillant des 300.000 hijaab ou représentations du Prophète.

      Dans le même sillage, ce Verset s’adresse aussi et surtout à toute personne côtoyant de près ou de loin un Elu de Dieu c’est-à-dire un Waliyou. En effet, une proximité ; qu’elle soit d’ordre parental ou affectif ne doit en aucun cas faire oublier le b.a.-ba comportemental à son égard. C’est pourquoi il y a des comportements à adopter vis-à-vis de son Wassila (maitre mystique) pour bénéficier de sa grâce, de ses flux de lumières et se préserver, par la même occasion, du courroux du Tout Puissant qui a fait de ses Elu ses représentants sur terre et par ricochet, des privilégiés par excellence. La bienséance est donc de mise. Le respect devient une obligation sacerdotale et l’obéissance un viatique sure pour le salut. C’est surement dans ce cadre qu’il faudrait inscrire les propos de Seydi Hadji Malick Sy (rta) qui disait : « Quiconque dit à son maitre ‘pourquoi cela ? De son enseignement ne tire jamais de profit. Il(le disciple) doit s’empresser d’exécuter ses ordres, comme il doit toujours réciter son Wird».

Par CHEIKH BABACAR GUEYE

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