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La France tue l’Afrique en faisant croire qu’elle l’aide !

 

Coup de gueule d’un citoyen français sur la prétendue aide de la France à l’Afrique :

 

Arrêtons de tuer l’Afrique en faisant croire qu’on l’aide !

 

La France, comme tous les pays dits « occidentaux », s’appuie sur une économie de type capitaliste, de plus en plus libérale, pour fonctionner. Ce n’est un secret pour personne. Et cette économie est basée sur l’exploitation des richesses naturelles et l’exploitation du travail humain pour obtenir de la croissance, et enrichir ceux qui avaient déjà de l’argent au départ et qui ont investi dans ces moyens de production.

 

Dans ces pays capitalistes, comme la France donc, rien n’est plus important que la croissance, rien. Vous pensez être des citoyens libres et éclairés ? Non, car ce n’est pas dans cette optique-là que vous avez été éduqués. Avant, bien avant d’être des citoyens, vous êtes des consommateurs : vous devez consommer, consommer, consommer, pour que votre nation (enfin, on parle des 5% les plus riches surtout) prospèrent. Vous, on veut juste que vous grappilliez tout juste de quoi continuer à consommer, jusqu’à la fin de votre vie.

 

Mais comment peut-on être si « riches », ici en France, alors que nous avons si peu de richesses naturelles ?

 

D’accord, on travaille bien – et c’est important de le souligner tant on nous rebat les oreilles sur notre soi-disant manque de compétitivité -mais après ?

 

La réponse se situe dans nos anciennes colonies et dans tous les pays émergents du monde. Comme dans toute économie capitaliste, malgré la fin de l’esclavage et de la colonisation, nous sommes allés nous imposer dans d’autres pays en leur expliquant qu’ils n’avaient pas les moyens matériels de mettre en place ces usines, ces industries, ces ateliers, etc., et que nous allions le faire à leur place. Nous avons érigé une partie de leurs infrastructures, mais à notre avantage. Car nous avons exploité leurs richesses. Nous avons utilisé leur main d’oeuvre – pas chère – pour le faire. Et nous avons envoyé la grande majorité du fruit de leur travail chez nous, pour alimenter notre économie, et nos trains de vie écocides…

 

L’exploitation occidentale des pays les plus pauvres explique à la fois notre richesse et leur pauvreté.  Il faut très vite que l’on arrive à faire passer ce message pour changer nos mentalités sur ce sujet : ce n’est pas nous qui aidons les pays « pauvres », ce sont eux qui nous aident, notamment à vivre nos trains de vie « luxueux » (par rapport à eux).

 

Si on arrêtait d’exploiter ces pays et ces habitants, réellement, complètement, ils s’en sortiraient certainement bien mieux qu’aujourd’hui, où ils sont mis en concurrence de manière féroce, et où les multinationales occidentales écrasent les prix de leur travail violemment. S’ils avaient les manettes de leur économie, ils seraient bien plus émancipés. L’exemple de l’industrie textile (coton) n’est peut-être pas le plus frappant (on pourrait aussi citer les fruits exotiques, le café, l’or et le diamant, l’uranium, le cobalt…), mais voyez comme l’Afrique se meurt alors que ce continent à infiniment plus de richesses que le nôtre. Comment, ensuite, blâmer ceux qui risquent leur vie pour échouer sur nos rivages et se frotter à nos coeurs de pierre ?

 

Imaginez si les Congolais, Nigérians, Ivoiriens, Burkinabés, Sénégalais pouvaient eux-mêmes vendre à un prix décent leurs richesses, et n’étaient pas court-circuités par toutes ces grosses entreprises bien de chez nous, qui souvent, ont organisé toute la vie locale pour leurs intérêts, au détriment du quotidien des gens, et qui souvent, ne paient même pas d’impôts sur place, et profitent d’exigence sanitaires et écologiques si faibles qu’elles polluent allègrement… Si tout changeait, on vivrait encore plus modestement ici en France, mais pas eux.

 

D’une part, pour empêcher ces pays émergents de voir leur économie prospérer, (au risque qu’ils décident de congédier nos entreprises pour exploiter LEURS ressources pour LEURS bénéfices), on les assomme de dettes impossibles à payer (merci le FMI, merci la Banque Mondiale, on commence à comprendre comment et pourquoi vous fonctionnez) ; et d’autre part, alors que c’est le monde industriel occidental qui est coupable, et les états qui les laissent faire lâchement, on culpabilise les consommateurs sur le sort des habitants du Sud, et on crée ONG et associations pour nous demander à NOUS, nous qui vivons dans une opulence toute relative par rapport à nos industriels sanguinaires et nos dirigeants complices, d’ « aider l’Afrique ».

 

Aider l’Afrique, l’Amérique Latine ou l’Asie, c’est d’abord et avant tout arrêter de saigner ces continents, Messieurs les exploiteurs !

 

Comment croire encore, en 2017, que ce sont nos pays qui aident l’Afrique ? On l’a dit, le capitalisme est une doctrine économique qui recherche avant tout le profit : alors, pensez-vous vraiment que nos pays « donnent » de l’argent à perte quand ils disent « aider » des pays d’Afrique ou d’Asie ? Pas du tout. Le mécanisme de la dette mis en place par le FMI et la Banque mondiale est un mécanisme pervers, vicieux, qui a toujours les deux mêmes objectifs : obliger à faire des changements structurels vers toujours plus de libéralisme pour favoriser les multinationales occidentales ; se faire du fric, toujours plus de fric, en encaissant des remboursements de la dette + des INTÉRÊTS.

 

Le bilan est encore une fois le même : des entreprises privées et leurs actionnaires privatisent les profits sans se préoccuper des vies qu’ils peuvent briser, l’Etat et les consommateurs paient pour sauver les apparences, ce qui revient à socialiser les dépenses, sans résultat…

 

Cynique, maléfique ! Et nous, on fonce.

 

Il faut à tout prix qu’on arrive à faire passer l’idée que nous devons arrêter d’aider l’Afrique, du moins pas comme ça, pas à travers de pauvres ONG qui ne changeront jamais le rapport de force établit là-bas entre les multinationales occidentales, la population locale et l’Etat.

 

Pour aller plus loin, je vous invite à regarder deux conférences, l’une donnée à l’occasion des conférences TED, l’autre étant une conférence gesticulée. Les deux démontrent avec beaucoup de talent à quel point l’Afrique est une terre d’enjeux qui nous dépassent mais qui ne peuvent plus rester dans l’ombre.

 

J’aimerais, j’adorerais, découvrir une étude qui chiffrerait le niveau de vie des Français si nous n’exploitions plus aucune des anciennes colonies, ni aucun pays émergent : à mon avis, nous serions obligés d’opérer une opération de communication XXL vantant les bienfaits de la décroissance, et expliquant que l’écologie doit désormais être au centre de tout projet… Non pas parce que nous nous soucierions enfin de la Terre, mais tout simplement parce que nous ne pourrions plus faire autrement pour survivre.

 

L’idée d’écrire cet article m’est venue suite à un mail de sollicitation de l’association « One » pour interpeller les candidats et leur demander d’aider l’Afrique. Voici ce que leur avais répondu :

 

Je n’ai pas l’impression que nous devrions aider l’Afrique, j’ai le sentiment qu’à bien des égards, c’est l’Afrique qui nous aide.

 

C’est un continent infiniment plus riche que le nôtre, exploité à nos bénéfices, par nos entreprises.

 

J’ai donc un décalage par rapport à votre vision de « plan d’aide pour l’Afrique ».

 

« Nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général la politique d’assistance et d’aide n’aboutit qu’à nous désorganiser, à nous asservir et à nous déresponsabiliser. »

 

Ainsi parlait Thomas Sankara, président révolutionnaire du Burkina Faso, assassiné en 1987.

 

« Dans son rapport à l’Afrique et aux Africains, la société française baigne encore dans un imaginaire colonial hérité d’un passé mal assumé, et qui nous incite à croire qu’il faut aider les africains à se « développer » pour atténuer la misère dans laquelle ils (sur)vivent. »

 

Je n’ai pas la science infuse et je n’affirme pas avoir raison. Moi aussi j’ai envie d’aider l’Afrique, profondément, mais je ne pense pas qu’on pourra le faire sans desserrer l’étau qu’on leur a mis au pied (Françafrique, au secours !). Quels sont vos rapports avec l’association Survie.org ? Eux demandaient aussi à faire augmenter l’aide au développement, mais ils ont changé leur fusil d’épaule, car c’est inefficace…

 

 

C’est pourquoi, je dis : « Avant de chercher à soigner, ne pas nuire ».

SOURCE

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