Sciences et technologie

Sommet Afrique Francophone des Investisseurs et Anges d’Affaires

Ces 26 et 27 juin, Dakar a accueilli la première édition du SAFIAA, le Sommet Afrique Francophone des Investisseurs et Anges d’affaires. Organisé par l’incubateur CTIC Dakar, cet événement majeur qui veut s’inscrire dans le calendrier des grands rendez-vous numériques avait pour objectif de créer un cadre d’échanges entre investisseurs et startups de l’écosystème tech, de les mettre face-à-face. Ceci, afin de faciliter l’accès des uns au financement et celui des autres à des startups à fort potentiel de croissance.

Cette rencontre a réuni plusieurs fonds d’investissement : Orange Digital VenturesM&A capital, Grofin, Partech ventures, Teranga Capital…, des business angels avérés ou potentiels et des startups pouvant être transformées en champions, pendant deux journées intenses à l’hôtel Savana.

Deux panels de haut niveau ont permis de poser le débat sur la question de l’investissement dans les startups, ses obstacles et opportunités majeurs mais aussi de dégager des pistes pour relever le défi du financement des startups.

Samir Abdelkrim, journaliste et entrepreneur franco-marocain, CEO de StartupBRICS, auteur du livre “Startup Lions :  au coeur de l’African Tech” a délivré la keynote d’ouverture qui a précédé le premier panel portant sur  » l’attractivité des startups numériques africaines pour les investisseurs ». Le SAFIAA a été ouvert par le représentant du Ministre de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, à travers le Secrétaire général de ce Ministère, M. Yoro Moussa Diallo.

Le modérateur, Samir Abdelkrim a posé le débat autour d’une idée phare : « L’intérêt des grandes entreprises tech pour l’écosystème africain est avéré ». A ce titre, les startups africaines ont besoin d’être soutenues pour passer à l’échelle. Ce soutien s’effectue à deux niveaux. Il y a d’abord un accompagnement technique qui est généralement fait par un mentor et ensuite un accompagnement financier à travers les investisseurs. A cet égard il est important de noter que « Nous sommes à 560 millions d’euros de fonds d’investissement pour les startups en Afrique ». Ce qui dénote de l’importance de la manne financière disponible pour accompagner la croissance des startups tech d’Afrique francophone.

Aussi, il s’agit d’innover en explorant des modalités de financement innovantes. Dans cette lancée , Moustapha GUIRASSY, PDG de l’IAM et par ailleurs homme politique (député, président du parti S.U.D) a souligné que  » L’économie mouride serait estimée à 300 milliards de FCFA par an  » et qu’il faudrait étudier les voies et moyens de capitaliser ces ressources pour les mettre au service des startups. Il a plaidé pour une  » acclimatation  » du concept de business angels et de son concept

Le panel composé de Elhadj Malick Soumaré de GroFin, de Moustapha Guirassy de IAM, de Tidiane Dème de Partech Ventures, du business angel Fabrice Benaut d’IdeaTrans (France) et de l’ex business angel Nadine Riechenthal (Suisse) s’est accordé a rappelé la nécessité de la mise sur pied d’un club africain francophone ou sénégalais de business angels, comme instance d’échange, de réflexion et de proposition d’idées pour booster l’investissement dans les startups tech. Tidiane Dème s’est derechef porté volontaire pour accueillir la première rencontre de cette instance en projet.

Le manager de Partech Africa a aussi interpellé l’Etat sur son rôle régalien d’appui aux entrepreneurs. Plutôt que de financer directement les startups, l’État devrait confier les fonds à des structures qui sont compétentes en la matière, par exemple CTIC ou le Bureau de Mise à Niveau, pour gérer les financements destinés aux startups, particulièrement en ce qui concernent les fonds d’amorçage qui intéressent pas ou peu les fonds d’investissement. CTIC Dakar peut aussi venir en appui conseil à des structures comme la DER (Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide) pour orienter les financements destinés aux startups. Le tissu industriel africain devrait investir dans ses startups pour diversifier les sources d’investissement et faciliter l’accès au financement.

Le panel s’est terminé sur des conseils aux startups et sur un appel à l’action : « A l’Afrique de créer ses propres règles du jeu » pour inventer des mécanismes d’investissements innovants adaptés aux besoins de son écosystème et répondant adéquatement aux attentes des startups.

Cette adéquation entre exigences des fonds d’investissement et besoins des startups a été discuté lors du second panel qui avait pour thème : “Concilier les attentes des startups et les exigences des investisseurs dans l’espace africain ”. Un panel modéré par Aissatou Leblond de M&A Capital, avec comme speakers Fatou Bintou Diop, chargé d’investissement à Teranga capital, Amadou Makhtar NDIAYE du Bureau de mise à niveau des entreprises, Fabrice Benaut, investisseur et ange d’affaires indépendant, Abdoulaye MBAYE, PDG de Neurotech S.A et de trois startupers :  Malick TALL, CEO de la  plateforme PayAall et de Team X Group ;  Henri Gueye, Cofondateur d’EYONE et Thierry Nguefack, Cofondateur de la startup camerounaise Boorgeon.

Le besoin des entreprises c’est beaucoup plus de l’accompagnement, de la structuration plus qu’un besoin en argent. De ce point de vue, il s’avère opportun ,  selon Abdoulaye Mbaye de Neurotech,  d’appuyer « le renforcement du bureau de mise à niveau du Sénégal qui garantirait l’émergence de champions « .

Les investisseurs ont des exigences et des stratégies d’investissement que les startups gagneraient à comprendre.  Fatou Bintou Diop de Teranga Capital affirme à cet effet qu’  » il faut un profil de rentabilité et une possibilité de croissance pour attirer l’investissement « .

Ce qui renvoie aux prérequis « le gros problème qu’on a souvent, c’est que les entreprises veulent lever des fonds alors qu’elles ne sont pas prêtes »  estime Abdoulaye Mbaye. Enfin, il est apparu que le due diligence est une étape importante dans ce processus. Il constitue un outil d’aide à la prise de décision. 

M. Fabrice Benaut, lui, a insisté sur les valeurs professionnelles comme principal facteur qui le motive à investir : « un projet qui correspond à mes valeurs, porté par des gens qui s’entendent, une équipe agile et équilibrée, c’est le genre de projet qui m’intéresse« .

La modératrice est revenue sur la mutualisation des compétences entre startups pour réduire les coûts. A titre d’exemple, Henri Gueye d’Eyone a indiqué travailler avec plusieurs autres startups de CTIC. Ce qui vient conforter l’idée d’Aïssatou Leblond « Avant d’aller chercher de l’argent, travaillez ensemble »

La lenteur du processus de financement a été relevée par Malick Tall de Team X : « l’accompagnement prend au minimum 1 an. Nous avons des investisseurs qui sont aussi novices que nous en entrepreneuriat « .

Il faut une synergie entre le bureau de mise à niveau et CTIC Dakar pour permettre aux entreprises d’être dans une rampe de compétitivité. Aussi, un appel a été lancé aux fonds d’investissement pour renforcer les incubateurs à travers des formations de formateurs afin de mieux les outiller à accompagner les startups dans les toutes les étapes du processus de recherche de financement.

Le SAFIAA s’est terminé par un dîner masterclass spécial investisseurs où se sont retrouvés notamment des représentants de la Banque Mondiale (partenaire de l’évènement), de NTF IV (Nederland Trust Fund), de GroFin, de Partech, d’Intouch S.A et de Teranga Capital.

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