Réflexions

Sénégal : la presse garde-t-elle toujours son rang de quatrième pouvoir ?

En 1992 le régime socialiste en conflit ouvert avec Serigne Cheikh Ahmet Tidjane Sy et sa famille, instrumentalise une certaine presse pour ternir l’image d’Al Maktoum. C’est ainsi qu’il finance le journal La Marche qui écrit des articles incendiaires sur Serigne Cheikh ! La réponse de Serigne Moustapha Sy ne se fera pas attendre à la place de France à Thiès le 13 Février  1993 lors  de sa célèbre conférence : L’Islam, Le Monde Et Nous. Ceci avait provoqué de grands remous dans ce pays uniquement à cause des journalistes chasseurs de prime qui sont prêts à vendre leurs âmes au diable pour l’argent.

Avec l’avènement de la première alternance en 2000 on croyait ces pratiques complètement révolues. Mais hélas c’étaient loin d’être finies ! En Avril 2004 Le président Abdoulaye Wade démet Idrissa Seck de sa fonction de premier ministre. Un conflit éclate entre les deux hommes, on parle alors de dualité au sommet de l’Etat. Le régime libéral enclenche la machine judiciaire pour liquider politiquement Idrissa Seck. Les  faucons du palais créent un quotidien en l’occurrence : IL EST MIDI dirigé alors par Niogou Wack Seck (actuel PCA DE LA RTS). Ce journal était spécialisé dans le dénigrement, l’insulte et le mensonge. Idrissa Seck et ses  proches vont faire l’objet d’attaques particulièrement virulentes de la part de ce quotidien. Le comble de la méchanceté est atteint  lorsque ces derniers écrivent un papier très sale sur Idy et sa notaire-  conseillère juridique Maître Nafissatou Diop Cissé  qu’ils accusent d’entretenir des liaisons intimes ! Cette femme mère de famille avait beaucoup de souffert de ça…

De nos jours avec le régime « apériste » on est en train de voir la même chose, les vieilles pratiques refont surface, l’histoire se répète. Certains  quotidiens sont devenus les bras armés du régime .L’appartenance politique de certains patrons de presse a fini par déteindre sur l’objectivité des journalistes. Et oui quand les médias sont accaparés par les hommes d’affaires ça fait toujours désordre. Les différents régimes qui se sont succédé au Sénégal ont toujours manipulés la presse pour des règlements de compte. Une presse elle doit être impartiale, objective et non manipulable. Cette presse patriote qui a toujours joué un rôle d’avant garde de la démocratie Sénégalaise est entrain de perdre son indépendance et sa dignité ! De nos jours l’éthique, la déontologie et l’impartialité ne veulent plus rien dire pour beaucoup de journalistes. C’est à cause de cela qu’on voit l’émergence de beaucoup d’activistes sur les réseaux sociaux car ils sont très suivis par les masses car ces dernières n’ont plus confiance à cette presse qui est en train de perdre de plus en plus son rang de quatrième pouvoir car n’ayant plus de crédibilité. Comme la si bien dit un grand journaliste : « Cette presse citoyenne, qui a été à l’avant-garde des batailles démocratiques depuis 1972 où paraît pour la première fois, la Lettre fermée, premier journal indépendant de l’ère post-coloniale fondée par le journaliste Abdou Rahmane Cissé en passant par les «Quatre mousquetaires» de la presse (Babacar Touré, Mamadou Oumar Ndiaye, Abdoulaye Bamba Diallo et Sidy Lamine Niasse) dans les années 80 jusqu’à la génération actuelle, est en train de perdre cette âme, c’est-à-dire son indépendance, sa dignité, qui lui ont toujours permis de garder son souffle même pendant les durs moments d’impécuniosité ou d’asphyxie financière. ». Il a raison sur toute la ligne.

Alioune Assé Seck

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