Le destin est lié à une force supérieure qui prédétermine le cours et le terme de la vie de l’Homme indépendamment de la volonté de celui-ci. Seydi Mouhamed El Cheikh a enseigné que l’âme est divisée en trois parties et que le destin est mentionné dans la troisième. Il est donc un fait dont l’existence est une évidence. En réalité, ce qui rend la vie vivable ne dépend pas totalement de l’Homme mais de Son Créateur. Ce dernier, en tant que Première Existence, dispose de la légitimité d’intervenir sur la vie de ses créatures. Cette intervention se manifeste particulièrement à trois niveaux.
Premièrement, Le Seigneur apprécie souverainement les choses à gratifier ou à priver à son sujet ; que celui-ci en exprime la demande ou non. Ensuite, le destin est constatable sur les choses auxquelles l’Homme ne peut accéder que s’il y consent en formulant des prières pour les obtenir. Enfin, le dernier destin empêche à l’Homme de jouir des choses même s’il y formule une prière ou pas.
Ces différents types de destin ne doivent pas induire l’Homme à l’inertie car décision divine et volonté humaine vont de pair. Même si Dieu a tracé l’itinéraire de la vie de la personne depuis le quatrième mois de son existence dans le ventre de sa mère, l’homme peut encore influer sur son destin. Doté de la faculté de discerner le bien du mal, il est libre de ses actes. Par conséquent, il dessine lui-même sa vie selon le choix qu’il opte entre le bien et le mal.
En effet, après que « Dieu a déjà fait le premier pas », pour reprendre les termes de Cheikh Alioune Dièye, l’homme dispose d’une morphologie et d’une intelligence assez suffisante pour se livrer au chemin de la droiture tracée par Le Tout-puissant. Il doit, par exemple, utiliser son corps pour observer les cinq prières ou ses yeux et sa voix pour lire le Coran. Toutefois, le mieux serait de se libérer de la pression du destin et de se confier à Dieu car l’existence doit servir à l’Homme d’adorer son Créateur. C’est ainsi que l’homme peut vivre aisément sans être préoccupé par le destin. Il tendra plutôt vers une entente avec Dieu pour bénéficier de Sa Protection.
Au regard de La Bonté qui Le caractérise, Le Seigneur peut dès lors, nous gratifier d’une belle fin en nous incitant davantage au bien. Seydi Mouhamed El Cheikh avait révélé dans ce sens que la protection du prophète par Le Seigneur a emporté celle des autres missionnaires avérés. Aussi, lorsqu’on confie notre destin à un guide spirituel digne de ce nom, celui-ci nous aide à devenir mieux et à éviter les entraves à la vie spirituelle et temporelle. On peut citer l’exemple du « ramzou chahada » qui consiste pour un véritable guide à augmenter la durée de vie de son disciple à condition qu’un élu de rang plus élevé ne s’y oppose.
Mawlaya Cheikh Tidjani, en vertu de sa « suprématie légendaire » efface le destin mentionné à la troisième partie de l’âme de ses disciples pour y écrire LAH ILLAHA ILLA HOUWA, nous enseigne son khalife Seydi Mouhamed El Cheikh. D’autres facteurs peuvent également influer sur le cours du destin. L’aumône est réputé pouvoir augmenter la longévité de son donateur comme les prières peuvent nous prévenir d’un danger qui nous serait fatal. Cependant, force est d’admettre que l’Homme n’est pas le seul à avoir un destin. On peut aussi évoquer un destin de la nature. On rapporte, par exemple, que lorsqu’Adam et Eve ont été chassés du paradis et qu’ils descendirent respectivement en Inde et à la Mecque, tous les lieux qu’Adam a traversés à la recherche d’Eve sans y être campé ne peuvent être habitables.
En définitive, même si le destin existe en dehors de notre volonté, nous en avons une responsabilité. Pour mieux l’engager, nous avons le devoir de travailler dans le sens du bien tout en implorant Le Seigneur d’y rester. Se mettre sous le toit d’un guide spirituel, participe également à redéfinir le destin surtout lorsqu’il a été prédéterminé en notre défaveur.
Desk Religion et spiritualité
