Politique

Erdogan salue l’annulation du scrutin à Istanbul, l’opposition affûte ses armes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affiché mardi sa satisfaction d’avoir obtenu l’annulation de l’élection municipale à Istanbul perdue par son parti, au moment où l’opposition se réunit pour établir un plan de bataille.

Après un déluge de recours du parti islamo-conservateur AKP de M. Erdogan dénonçant des “irrégularités massives”, le Haut-comité électoral (YSK) a provoqué un séisme lundi en annonçant l’annulation des résultats du scrutin municipal du 31 mars à Istanbul.

“Cette décision était la meilleure pour renforcer notre détermination à résoudre nos problèmes dans le cadre de la démocratie et du droit et laisser la volonté populaire arbitrer”, s’est félicité M. Erdogan lors d’un discours devant ses députés à Ankara.

Mais le principal parti d’opposition CHP (social-démocrate) a vivement condamné cette décision qui invalide le mandat de son candidat élu, Ekrem Imamoglu, dénonçant un “putsch contre les urnes” et une mesure qui enfonce la Turquie dans “la dictature”.

M. Imamoglu, 48 ans, devait rencontrer mardi le chef du CHP Kemal Kiliçdaroglu et la dirigeante du parti Iyi (droite), Meral Aksener, qui a soutenu sa candidature lors du scrutin du 31 mars, pour discuter de leur stratégie.

La défaite en mars de l’AKP dans cette mégalopole qu’elle contrôlait depuis 25 ans a infligé un camouflet sans précédent à M. Erdogan, qui a plusieurs fois déclaré dans le passé que “celui qui remporte Istanbul, remporte la Turquie”.

Pour faire annuler le scrutin à Istanbul, la capitale économique et démographique du pays, l’AKP a fait pleuvoir un déluge de recours sur les autorités électorales, tandis que M. Erdogan multipliait les appels à renouveler les élections.

“Nous croyons sincèrement que les élections ont été marquées par des abus commis de manière organisée”, a déclaré mardi M. Erdogan, évoquant “une usurpation de la volonté populaire”.

L’AKP a également perdu la capitale Ankara, un revers qui s’explique notamment par la tempête économique qui secoue le pays, avec la première récession en 10 ans, une inflation à 20% et une monnaie qui s’érode.

L’YSK a annoncé lundi que le nouveau scrutin pour Istanbul se tiendrait le 23 juin. Il opposera à nouveau M. Imamoglu à l’ex-Premier ministre Binali Yildirim, le candidat de l’AKP qu’il avait battu le 31 mars avec moins de 13.000 voix.

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