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Brexit : Johnson invoque l’intégrité du R.-U. pour défendre son texte controversé

Le projet de loi contredit de l’aveu même du pouvoir le droit international et a provoqué la colère des Européens, qui ont menacé de lancer une action en justice, à une phase critique des négociations pour arriver à un accord de libre-échange post-Brexit.

Il a aussi provoqué un tollé dans la classe politique britannique, faisant renouer le Parlement britannique avec les débats enflammés qui ont marqué les plus de quatre ans écoulés depuis le référendum de 2016.

Ouvrant plusieurs jours de débats marathons à la Chambre des communes, le chef du gouvernement conservateur a jugé son texte « essentiel pour maintenir l’intégrité politique et économique du Royaume-Uni ».

Boris Johnson a accusé l’Union européenne d’utiliser les dispositions destinées à garantir la paix en Irlande du Nord comme un « levier » dans les négociations en cours pour trouver un accord de libre-échange et de menacer de créer « une frontière douanière dans notre propre pays ». Son projet de loi représente un « filet de sécurité », une « police d’assurance », dont le pays n’aura pas à se servir si Londres et Bruxelles parviennent à s’accorder.

« Aucun premier ministre britannique, aucun gouvernement, aucun Parlement ne pourrait accepter » de telles conditions, a-t-il argumenté, répondant notamment aux critiques formulées par cinq prédécesseurs, de John Major à Theresa May.

Si Boris Johnson dispose d’une large majorité qui rend peu probable un rejet du texte lors du premier vote lundi soir, les députés rebelles pourraient apporter la semaine prochaine un soutien décisif à un amendement qui limiterait les pouvoirs du gouvernement concernant toute atteinte à l’accord de Brexit.

« Echec » de Johnson

Le projet de loi contredit certaines parties de l’accord de retrait de l’UE que Boris Johnson a signé il y a moins d’un an avant de faire campagne en vantant le succès d’un texte « fantastique ».

Le traité prévoit des dispositions douanières particulières pour l’Irlande du Nord, destinées notamment à éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la République d’Irlande, membre de l’UE, et la province britannique, conformément à l’accord de paix de 1998 qui a mis fin à trois décennies sanglantes.

L’Irlande du Nord doit rester pendant quatre ans soumise à certaines dispositions européennes, notamment concernant les échanges de marchandises. Mais pour Londres, l’UE menace de refuser de placer le Royaume-Uni sur la liste des pays autorisés à exporter des produits alimentaires vers ce territoire qui en fait partie, ce qui empêcherait les importations en Irlande du Nord à partir du reste du pays.

« C’est son accord », « son bazar », « son échec », a déclaré pour l’opposition travailliste le député Ed Miliband, étrillant un Boris Johnson qui « pour la première fois de sa vie » doit « prendre ses responsabilités ».

La rébellion chez les conservateurs s’est amplifiée lundi avec les critiques de Geoffrey Cox, un ancien attorney general (conseiller juridique du gouvernement) conservateur et favorable au Brexit, et l’ancien ministre des Finances Sajid Javid, qui a démissionné du gouvernement Johnson en février.

Malgré les vives tensions provoquées par le texte, négociateurs britanniques et européens continuent les discussions sur un accord de libre-échange.

Elles doivent reprendre cette semaine à Bruxelles, mais une huitième session la semaine dernière n’a permis aucune percée majeure sur les principaux blocages, à savoir le respect par Londres de règles évitant de créer une concurrence inéquitable aux portes de l’UE et les conditions de l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques.

Les deux parties ont affirmé qu’un accord devait être conclu en octobre pour éviter un « no deal » qui se traduirait par des droits de douane entre le Royaume-Uni et le bloc européen et risquerait d’aggraver la crise économique historique provoquée par le nouveau coronavirus.

avec Lapresse.ca

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