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Birmanie : l’armée tient fermement le pays, le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir

Au lendemain du coup d’État militaire et de l’arrestation de la dirigeante Aung San Suu Kyi, l’emprise de l’armée sur la Birmanie reste ferme. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir une réunion d’urgence mardi matin.

L’armée birmane semblait tenir fermement les commandes du pays, mardi 2 février, au lendemain d’un coup d’État sans effusion de sang au cours duquel elle a arrêté la dirigeante Aung San Suu Kyi, et les multiples condamnations internationales restaient sans réponse des généraux.

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU aura lieu ce mardi, selon un programme de travail de l’actuelle présidence britannique de cette instance, approuvé lundi par ses membres. Cette réunion, par vidéoconférence, se tiendra à huis clos, précise le programme. Selon l’ONU, un exposé des derniers développements devrait être fait par l’émissaire de l’ONU pour ce pays, la Suissesse Christine Schraner Burgener.

Interrogé lors de son point-presse quotidien sur ce qui est attendu du Conseil de sécurité, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a affirmé que “ce qui était important était que la communauté internationale parle d’une seule voix” sur les derniers développements en Birmanie.

Aéroport fermé

Aucun signe de présence militaire significative n’était visible mardi matin à Rangoun, la capitale économique, preuve de la confiance des militaires dans leur emprise sur le pays 24 heures après leur putsch, d’après des observateurs.

Les connexions téléphoniques et l’accès à Internet, très perturbés la veille, fonctionnaient à nouveau, les banques étaient rouvertes, mais l’aéroport international de Rangoun restait fermé.

Les marchés et les rues, généralement animés malgré la pandémie de coronavirus, étaient plus calmes qu’à l’ordinaire, même si quelques habitants se rendaient au parc pour leurs exercices matinaux, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Appel à la libération d’Aung San Suu Kyi

Les langues avaient du mal à se délier par peur de représailles dans un pays qui a vécu, depuis son indépendance en 1948, sous le joug de la dictature militaires pendant près de cinquante ans. “Les gens ont peur de critiquer ouvertement, même si nous n’aimons pas ce qu’il se passe”, a relevé à l’AFP Maung Zaw, qui tient un petit étal de viande. Aung Sann Suu Kyi “est entre les mains des militaires, nous ne pouvons pas faire grand-chose”, souligne ce chauffeur de taxi, sous couvert d’anonymat.

Le parti d’Aung San Suu Kyi a appelé mardi à la “libération” immédiate de l’ex-dirigeante et des autres responsables du mouvement. “Libérez tous les détenus, y compris le président (Win Myint) et le conseiller d’État (Suu Kyi)”, a écrit la Ligue nationale pour la démocratie sur sa page Facebook. Ce putsch est “une tache dans l’histoire de l’État et de Tatmadaw [l’armée birmane]”.

L’armée n’a divulgué aucune information sur le lieu de détention de l’ex-dirigeante, du président Win Myint et des autres responsables de la LND interpellés. On nous a dit qu'”elle était assignée à résidence à son domicile de Naypyidaw”, la capitale, a déclaré à l’AFP un député de son parti, sous couvert d’anonymat. “Mais nous sommes inquiets”, ajoute ce parlementaire, lui-même assigné à résidence dans le bâtiment où résident les députés.

Avec AFP et FRANCE24

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