C’était le résultat le plus tangible du sommet européen virtuel de jeudi et vendredi dernier : la mise en place d’un « certificat sanitaire » pour les citoyens de l’UE. Cette idée avait été très fortement poussée par des pays du Sud dépendant du tourisme et désireux de rouvrir au plus tôt leurs frontières (Grèce et Chypre ont par exemple signé un accord sur un passeport vert autorisant l’entrée de touristes israéliens vaccinés). Mais certains pays européens au premier rang desquels France et Allemagne récusaient l’idée d’un passeport vaccinal comme condition à la réouverture des frontières, arguant le fait que ce serait discriminatoire pour les non-vaccinés et que les vaccins ne fournissent pas de certitude d’immunité.
Les pays du sud de l’Europe ne sont plus seuls à préconiser un passeport vaccinal. Avec désormais le soutien de l’Autriche de la Bulgarie ou du Danemark, la Commission européenne a décidé d’enclencher la vitesse supérieure. Le simple certificat sanitaire qu’elle a été chargée par les Vingt-Sept de préparer va devenir un viatique pour franchir les frontières intérieures et extérieures de l’UE.
C’est en tout cas le principe du projet législatif annoncé ce lundi 1er mars par le porte-parole de la Commission Eric Mamer : « Ce passeport vaccinal, ce passe vaccinal, contiendrait des informations dont il faudra déterminer le contenu exact mais qui aurait trait au fait qu’une personne a été vaccinée mais aussi si cette personne a eu l’opportunité de faire un test PCR récemment ou si elle peut être considérée immunisée à la Covid en raison de sa situation sanitaire, la présence d’anticorps ».
La volonté de la Commission de rouvrir les frontières internes de l’espace Schengen devrait graver dans le marbre la transformation du certificat sanitaire en un véritable passeport vaccinal européen. Et pour ne heurter aucune capitale, le projet est présenté comme l’instrument destiné à fluidifier la libre-circulation des Européens.
RFI
