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Pacification des universités: le Pr Boubacar Diop donne ses remèdes

L’espace universitaire de l’UCAD est aujourd’hui pollué par le climat délétère qui y règne. Il ne se passe pratiquement plus une année sans qu’il soit secoué par des violences causant des dégâts matériels importants et même, c’est arrivé, des pertes en vies humaines. Des pensionnaires ont perdu la vie dans des affrontements avec les forces de l’ordre, ou dans des bagarres entre étudiants, plusieurs restaurants ont été saccagés, des chambres caillassées entre autres. Sans compter les dégâts collatéraux sur l’avenue Cheikh Anta Diop ou la Corniche, deux axes qui la bornent, où des véhicules sont souvent brûlés.

Malgré l’augmentation du montant des bourses et la diminution du prix des tickets des restaurants diminués, entre autres acquis sociaux dont bénéficient les étudiants, la violence reste toujours endémique. Le professeur Boubacar Diop estime qu’il faut affronter ces problèmes et les régler une bonne fois pour toutes. « La pacification est difficile parce qu’il y a effectivement des problèmes qui sont récurrents et qui reviennent souvent. Les problèmes augmentent en volume et en complexification. Maintenant, il faut trouver non seulement les moyens humains, mais ceux institutionnels pour régler ces questions de manière durable. Parce que ces problèmes, il y en aura toujours dans la vie. La question, c’est de les cerner et de les traiter de manière durable », a déclaré le Pr Bouba Diop dans les colonnes du journal Le Témoin.

A cet effet, il énumère quelques questions qu’il faut prendre en charge le plus rapidement possible pour la pacification de l’espace universitaire. « En guise d’exemples, on peut citer la promiscuité, le nombre grandissant des étudiants, la question des infrastructures, des équipements. Ça c’est déjà des problèmes au niveau pédagogique. Sur le plan social, il y a l’insuffisance des chambres. Voilà des questions qu’il faut régler à temps et sur la longue durée. L’Université de Dakar avait un espace très bien aménagé. Dans cette université, il y avait, au niveau du campus social, la possibilité d’avoir des chambres individuelles. Mais cela, pour la génération actuelle, c’est comme un rêve. Alors donc, il y a eu des retards dans la construction de pavillons alors que les effectifs explosaient. Il y a aussi les problèmes de textes, de communications. Tout cela doit être réglé », indique l’ancien médiateur de l’UCAD à nos confrères.

Selon lui, il faut aussi régler la solidarité entre l’Ucad et les autres universités. « Je pense que si tous ces problèmes sont réglés, on peut avoir une paix durable. Donc, aujourd’hui, il y a des choses à revoir à tous les niveaux. Et il faut avoir le courage de les affronter. On fait des réunions, des assises de l’Enseignement supérieur etc. Mais estce qu’il y a un suivi ? C’est ça également le problème », estime le Pr Boubacar Diop dit Bouba.

Changer les textes de l’université
Par ailleurs, notre interlocuteur souligne qu’il faut changer impérativement les textes régissant l’Université. « A l’instant, il faut s’asseoir, s’écouter et changer les textes. Il faut avoir le courage de les changer et, également, en termes de mécanismes pour régler les revendications des acteurs. Il faut aussi identifier les interlocuteurs avec qui il faut parler. Il faut également discuter avec les structures de base et trouver des mécanismes de consultation à la base. Bien sûr, s’il y a des directions choisies par les acteurs. Aujourd’hui, le gros problème c’est avec les étudiants. Il faut bien écouter leurs structures », a-t-il conseillé.

Sur la présence des partis politiques, des groupements ethniques et confessionnels dans le campus social de l’Université Cheikh Anta Diop, le professeur Boubacar Diop pense qu’il ne faut pas les diaboliser. « C’est aux étudiants de s’organiser et d’avoir leur autonomie. Idem pour les syndicats », a-t-il conclu prudemment dans le journal.

PRESSAFRIK

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