Au moins 64 personnes ont péri dans les flammes qui ont ravagé lundi l’unité Covid de 70 lits de l’hôpital al-Hussein de Nassiriya, selon un dernier bilan de sources médicales, et une centaine de personnes ont été blessées. Seuls 39 corps ont pu être identifiés à ce stade.

Plafonds effondrés, murs cloqués et noircis, vitres soufflées, vêtements épars à terre: l’unité Covid, un préfabriqué installé il y a quelques mois et jouxtant l’hôpital, a été entièrement ravagée par les flammes, que les pompiers ont mis plusieurs heures à maîtriser. Des scènes de chaos se sont déroulées jusque tard dans la nuit, les habitants accourus sur les lieux tentant de secourir les patients de l’unité et de les évacuer au milieu des flammes.

Explosion de bouteilles d’oxygène

L’incendie a été provoqué par l’explosion de bouteilles d’oxygène, selon une source sanitaire. Ce scénario est une répétition à l’identique de la tragédie survenue en avril dernier dans un hôpital de Bagdad, qui avait fait plus de 80 morts

Le désastre a entraîné des réactions de colère immédiate, des centaines de personnes ayant manifesté dans la nuit devant l’hôpital de Nassiriya, dénonçant des négligences, des manquements à la sécurité et la corruption dans le pays, comme après l’incendie de l’hôpital de Bagdad.

“De tragédie en tragédie”

Pour rappel, celui-ci avait entraîné la démission de ministre de la Santé de l’époque. A Nassiriya, le directeur de l’hôpital et le directeur des autorités sanitaires ont été suspendus par le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, qui a en outre décrété un deuil national de trois jours.

Mais ces mesures ne devraient pas calmer la colère des Irakiens, déjà épuisés par les coupures de courant incessantes, et la défaillance des pouvoirs publics.

“Une nouvelle fois, les politiciens ont prouvé leur incapacité à gérer le pays. Nous allons de tragédie en tragédie et la situation des Irakiens empire de jour en jour”, s’est indigné Yasser al-Barrak, un professeur de l’Université de la province de Dhi Qar.

afp/fgn