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D’accident à affaire d’État : Comment Dakar et Bamako tentent d’éteindre le feu.

Dimanche 15 août, un accident d’une rare violence s’est produit à Kaolack, entraînant la mort d’au moins quatre personnes et des blessés. 

Selon le déroulé du film, un camion immatriculé au Mali a heurté une moto Jakarta avant de finir sa course sur un taxi. 

Courroucée par la violence de l’accident qui vient s’ajouter à d’autres impliquant eux aussi des camions en provenance du Mali, la population n’a pu retenir sa colère. 

La « riposte » s’est organisée contre des gros porteurs stationnés entre Kahone et le Cœur de la ville de Kaolack. Plusieurs camions vont ainsi être endommagés. La réaction des sénégalais transportée au Mali par les médias et amplifiée par les réseaux sociaux, a eu le don d’irriter les maliens qui s’en sont pris aux camions sénégalais qui sont à Diboli, à la frontière avec le Sénégal. Plusieurs gros porteurs sénégalais qui attendaient les formalités de Douane ont été victimes des représailles maliennes.

Cette escalade de la violence qui pouvait être pire si les autorités des deux pays n’étaient pas intervenues à temps pour calmer le jeu. En effet, aussi bien du côté sénégalais que malien, les voix ayant droit au chapitre se sont prononcées et des actes posés pour que la situation n’empire pas. Côté sénégalais, le ministre chargé des Transports terrestres du Sénégal a fait une communication pour appeler les populations au calme. « Je demande aux populations de rester calme et de s’assurer que l’État du Sénégal fera le nécessaire », tempère Mansour Faye qui promet que justice sera faite.

En réaction au saccage dont les camions sénégalais ont fait l’objet, le ministre malien des Transports et des Infrastructures est allé dans le même sens que son homologue du « pays de la Téranga ». Après avoir appelé au calme ses compatriotes, il a tenu à rassurer la partie sénégalaise en mettant tout en œuvre pour faire la lumière sur les incidents de Diboli. Car pour lui, ces évènements « n’honorent pas les excellentes relations de fraternité et d’amitié entre nos deux pays ».

Il est important de relever qu’avant les communications respectives des officiels, la police et la gendarmerie sénégalaises ont fait montre d’une célérité et d’un professionnalisme sans commune mesure lors de leur intervention pour éviter la destruction des camions maliens à Kaolack ou réduire les dégâts. « Il est rare de voir ces deux corps collaborer, mais pour cette fois-ci, ils ont agi ensemble pour éviter le pire », a constaté le correspondant de Dakaractu à Kaolack. Des « casseurs » ont été interpellés. Dans le sens d’apaiser, le gouverneur de Kaolack a pris un arrêté pour interdire la circulation des gros porteurs maliens. À cela, s’ajoute le déplacement d’une délégation de la représentation du Mali à Kaolack ce lundi 16 août pour présenter ses condoléances aux familles des victimes de l’accident du dimanche 15.

C’est autant d’actes posés de part et d’autre pour éteindre cette braise qui était en train de se transformer en feu intraitable entre deux pays qui ont plus à gagner en avançant ensemble qu’à se tirer dessus. Ce, pour beaucoup de raisons. Une détérioration des relations entre le Mali et le Sénégal ne profiterait à aucun des deux pays. Économiquement parlant, ce sera un coup dur pour toutes les parties. « Le port de Dakar représente 61% des marchandises pour tout le Mali et 71% des containers. Le Pad est en tête de peloton pour la desserte malienne »,rapporte portdakar.sn  visité à Dakaractu. 

C’est d’ailleurs conscient de ces enjeux que Dakar a pesé sur la balance pour que les sanctions économiques qui ont suivi le coup d’État du 18 août n’impliquent pas les vivres et les hydrocarbures.

Dans la sécurisation de leurs frontières communes, le Sénégal et le Mali ne peuvent faire cavalier seul. Les nouvelles menaces transfrontalières imposent aux États de travailler ensemble pour avoir une longueur d’avance sur les groupes terroristes et leurs corollaires. Et force est de constater que jusque-là, les deux pays collaborent de manière très étroite. Une collaboration à préserver pour le bien des deux peuples dont les sorts sont liés…  

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