Religions et spiritualité

Les enseignements de la rencontre entre Khadir et le prophète Moussa

LES ENSEIGNEMENTS DE LA RENCONTRE ENTRE KHADIR ET LE PROPHETE MOUSSA (AS) :

        Le coran est un livre qui englobe dans son contenu toute référence pouvant servir de repère pour les personnes « Et assurément, Nous avons déployé pour les gens, dans ce Coran, toutes sortes d’exemples. L’homme cependant, est de tous les êtres le plus grand disputeur » (s.18 ; v.55). C’est dans cette logique que s’inspire cet article qui s’intéresse aux enseignements que l’on peut tirer de la rencontre entre Khadir et le prophète Moussa (as) ; une rencontre relatée par le coran notamment, dans sa sourate n° 18 (la caverne). Mais avant d’en venir aux leçons que le Seigneur nous a gratifiées par ce récit, faisons d’abord un court résumé de son déroulement.

        Alors que le prophète Moussa (as) croyait embrasser toute science, Dieu lui instruisit d’aller à la rencontre d’un de ses serviteurs plus savant que lui. Et à Seydi Mouhamed El Cheikh, de nous préciser, qu’Allah avait aussi ordonné à Moussa (as) de prendre avec lui la dépouille d’un animal qui devrait retrouver la vie une fois qu’il sera près de son futur hôte. Le prophète Moussa (as), qui était accompagné de son valet,  emporta alors un poisson braisé « Puis, lorsque tous deux eurent atteint le confluent, Ils oublièrent leur poisson qui prit alors librement son chemin dans la mer » ; (s. 18 ; v.62).  Ils comprirent qu’ils étaient arrivés à destination et rencontrèrent Khadir sur le rocher juchant l’étendue d’eau sur la rive de laquelle ils s’étaient prélassés, avant de repartir avec lui.

          Pendant qu’ils étaient assis dans une pirogue, Khadir se permit de l’ébrécher ce que Moussa (as) ne manqua de réprouver d’autant plus que ses propriétaires avaient accepté de les transporter sans demander de nolis. A la suite de cela, Khadir se mit à restaurer, sans demander de salaire, un mur se trouvant sur une localité dont les habitants leur avaient refusé l’hospitalité : une attitude que Moussa (as) jugea insensée. Mais le prophète Moussa (as) n’était pas au bout de ses surprises et fut sidéré lorsque celui-ci tua une petite fille. Il ne put garder son sang-froid et Khadir dut se séparer de lui, suite aux multiples admonestations dont il fut l’objet. Khadir qui avait fait promettre au prophète Moussa (as) de ne s’insurger contre sa démarche qui s’inspire d’une science dont lui n’avait d’éruditions lui fournit, quand même, avant de prendre congé de lui, les motifs qui sous-tendaient ses différentes réactions.

Il lui expliqua ainsi, qu’il avait fait une brèche sur cette pirogue pour épargner ses propriétaires indigents d’une saisie d’un tyran qui accostait plus loin pour intercepter et s’accaparer des embarcations quand celles-ci ne présentaient pas de défectuosité. S’agissant de l’infanticide, l’enfant tué devait être voué à la débauche à laquelle il aurait entrainé ses parents, son homicide visait donc à l’épargner d’une telle destinée pendant qu’il était encore innocent. Pour ce qui est de la réfection du mur, il reposait sur un trésor que le père vertueux de deux orphelins avait dissimulé en ce lieu pour éviter qu’il ne soit dérobé avant leur maturité, sa réfection tendait donc à protéger cette cache.

          Nous pouvons voir de cet aperçu que la rencontre entre Khadir et Moussa (as) constitue une preuve irréfutable de l’existence d’une autre science en dehors de celles livresques. A cela,Seydi Mouhamed El Cheikh nous renseigne sur un épisode que l’on ne retrouve pas dans le récit officiel. Il s’agit de la réponse que Khadir a apportée à Moussa (as) concernant une question qui lui fut soumise et à laquelle, il n’avait de savoir. Celle-cise rapportait à deux jeunes femmes qui aspiraient dorénavant au remariage parce que leurs maris respectifs avaient été transformés en pierre et en singe après qu’ils se soient moqués d’un saint. A Khadir de lui répondre que celle dont le mari était devenu une pierre, doit demeurer en viduité pour 4mois et 6jours et pouvait entrer en union après cela. Celle qui avait un mari transformé en singe pouvait quant’ à elle, dès lors se remarier et son mari singe devait trouver compagne auprès d’une guenon.

Ainsi donc,Moussa (as) qui était persuadé d’être le plus savant de son temps parce que ayant une parfaite maitrise de la thora, fut épaté par cet homme qui, en plus d’être plus érudit que lui, était en possession d’une forme de science que lui n’avait pas. Dieu qui lui avait pourvu d’un peu de sa grandeur en l’érigeant au rang des messagers doués de fermeté (ouloulazmi mina-r rousli), avait également dans sa générosité, octroyé à Khadir, un peu de sa science « … un de Nos serviteur à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part,… » ; (s. 18 ; v. 66). Cette science exclusive qui répond, d’après les enseignements de Seydi Mouhamed El Cheikh sous le vocable de ‘ilmul ladaniyou, une des dimensions de waladunyati, est une émanation des connaissances seigneuriales « … et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous … » ;(s. 18 ; v. 66).

        Aussi, ce récit est le parfait exemple de la rencontre entre deux grandes instances: la charia et la haqiqa. Ici, il ne sera pas question pour nous de considérer Moussa (as) comme un profane de la haqiqa, puisque son rang de prophète lui donne incontestablement un savoir dans ce domaine, mais plutôt nous dirons qu’il n’avait, dans ce cas précis, pas eu vent de tous les paramètres en présence. La haqiqa étant la réalité cachée ou ésotérique des choses, sa maitrise conduit donc forcément à une toute autre appréhension des événements. Khadir savait, en effet, qu’il agissait juste parce qu’il avait été informé de tous les facteurs, visibles comme cachés, des faits sur lesquels il intervenait. C’est en conséquence de cela qu’il ne pouvait être dicté par la charia (selon un texte révélé), mais par sa science particulière. Les individus de cette complexion sont, comme le laissait entendre Seid Cheikh Al Maktoum (rta), ceux qui se rectifient par eux-mêmes (maftuh aleihi).

         Ce récit ne doit cependant, pas nous faire perdre de vue que le prophète Moussa (as) a plus de suprématie auprès d’Allah que Khadir qui appartient à l’ordre des 124000 Prophètes. Mais à Seydi Mouhamed El Cheikh de nous apprendre que cette histoire démontre d’un pouvoir spirituel plus élevé de la part de Khadir, contre un plus grand degré spirituel pour Moussa (as). Cette particularité, Khadir l’a héritée da sa proximité avec la famille spirituelle du Prophète (saws), dont Mawlaya Cheikh Ahmada-t tijani (rta) est l’antichambre. Le prophète (saws) étant le pinacle avec lequel les élus rivalisent de contiguïté et dont la proximité confère toujours un certain nombre d’avantages.

        Somme toute, la morale dans cette histoire s’apparente à une invitation à la prudence quand t-il s’agit de considérer les faits ou dires des élus de Dieu, même s’ils nous semblent contraire à la loi exotérique (charia), ceci quelque soit le rang que nous ayons ou l’étendue de nos connaissances apprises.

FATIMA SY

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