Situé au nord de l’Afrique, plus précisément au nord ouest du Maghreb arabe, le Maroc avec ses 41 millions d’habitants, demeure un territoire plus ou moins propice pour les immigrés sénégalais, en particulier les femmes.
Cependant, tous les moyens sont bons pour parvenir à ce statut d’immigrant sur le sol Marocain.
Qu’est ce qui motive les femmes à migrer au Maroc ?
Nous allons tenter d’élucider cette affaire
Le Maroc, pays arabe, membre du Maghreb arabe, est le pays arabe le plus stable et le plus compréhensif pour les migrants noirs africains , en particulier les sénégalais.
Du point de vue économique , le Maroc est un pays à revenu intermédiaire (PRI), à savoir un potentiel agricole industrialisé , une économie de rente tendant vers le développement, un secteur tertiaire en expansion. , une population jeune , entre autres .
Du point de vue religieux , c’est un pays à majorité musulmane et à majorité soufis: tijania 42% , wahabia 27%, khadria 12%, boutchichi 6%, amziria 3%.
Dans cette architecture , la migration occupe une place de choix car 310.000 serveuses sont enregistrées par année dont 270.000 européennes, américaines et asiatiques et 55 000 noirs africaines dont 2.600 sénégalaises.
Dans ce cas, les femmes sénégalaises sont catégorisées en fonction de leurs objectifs migratoires et de leur statut.
Dans le premier lot, il y a les femmes diplômées de bfem ,bac ,BTS ,licence ,master ou de doctorat. Elles trouvent facilement le travail grâce à leurs cartes de séjour, un travail facilité par les autorités du royaume, suite à la convention entre le Sénégal et le royaume du Maroc (zéro visa ) . Ainsi, s’il s’agit d’emplois décents, les femmes sont largement prioritaires .
Dans le second lot , les femmes n’ayant pas de diplômes sont employées comme des serveuses ou cuisinières dans les restaurants ou comme des nounous .
Le dernier lot regroupe les femmes instruites et entreprenantes qui font soit du commerce de produits rares au royaume ou créent de petits boulots très lucratifs comme tresseuses , coiffeuses , maquilleuses, tatoueuses, etc.
Dans tous ces lots , le salaire ou le gain diffère
Notons le salaire minimum au royaume est de 2500 dirham (150.000 CFA)
Le coût de la vie est très bas là-bas, comme par exemple le kilo de pomme de terre qui coûte 2 dirham (120cfa) et le kilo de poulet à 19 dirham ( 1130 cfa) , entre autres ….
Gagner sa vie au Maroc est une aubene pour les femmes sénégalaises car, avec un petit épargne mensuel , elles peuvent subvenir à leur besoin et transférer beaucoup de milliers de franc CFA au Sénégal, grâce à des réseaux de transfert comme WARI, MONEY GRAM, WESTERN UNION que l’on retrouvent un peu partout au royaume chérifien.
Pour corroborer cette hypothèse, on s’est entretenu avec une femmes du nom de Maïmouna SENE qui a fait 10 ans au Maroc . Elle nous a révélé qu’elle vit à Casablanca, au quartier ain seba situé à 15km du centre de la ville où elle a loué une chambre à 900 dirham ( 54000 CFA) . Elle travaille dans un centre d’ appel et gagne 4500 dirham ( 270.000 CFA) elle se nourrit avec 1500 dirham ( 90.000cfa) par mois , utilise 500 diram (30.000cfa) pour son transport et épargne les 1800 dirham (108.000 CFA ) par mois .
Ainsi, en 10 ans, elle a pu épargner 12.960.000 CFA , une somme qui lui a permis d’ailleurs d’ouvrir une boutique de vente de produits cosmétiques .
Donc, en réalité, le territoire a bien des avantages pour ces femmes sénégalaises qui aspirent à l’évolution, bien que le vol et le racisme , expliqués par une massification de la population active et une montée en puissance des tensions internes , y sont présents, surtout dans les zones économiques telles que Casablanca et Rabat.
Vivre au Maroc pour les sénégalaises c’est un petit luxe qui vaut beaucoup de sacrifices
Est ce que ce royaume peut demeurer l’éternel ami du Sénégal et des sénégalais, du fait des liens de la tijania ??
Le Maroc, du fait des nouvelles reformes aussi peut t-il stopper l’avancée de la migration économique ?
Sokhna Aida KOITA
