Religions et spiritualité

Hommage à Cheikh al Islam Cheikh Ibrahima Niasse

Baye Niasse ou Barham pour la plupart des disciples, Cheikh Ibrahima Niasse fut le khalife international de Mawlaya Cheikh Ahmad Tijane Chérif (rta) de son époque. Il est le seul khalife de Mawlana Cheikh à avoir plus de cent quatre vingt millions (180) de disciples à travers le monde et rien qu’au Nigéria, il en a plus de soixante dix  millions (70). Sa vie dans le monde chahada  (sur terre) est plus connue que celle en tant que oulouhiyate (lumière) dans le monde batine (monde  caché ou invisible).

Dans le monde métaphysique ou batine, Cheikh Ibrahima Niasse a vécu trois cent dix sept ans dans la lumière du prophète en tant que nouraniyou, c’est-à-dire lumière. Il avait pour zikr pendant toute cette période le centième nom d’Allah qu’il psalmodiait quarante et un mille fois par jour. Ensuite, il vécut deux cents ans dans la lumière de Mawlaya Cheikh Ahmad Tijane chérif (rta) avec pour zikr soixante mille Salatul Fatiha par jour. Baye Niasse reçut le secret de « lâ ilaha ilala » de Dieu Lui-même Qui lui ordonna de venir l’enseigner dans notre monde chahada.

Cheikh Al Islam Cheikh Ibrahima Niasse est venu au monde le 15 du mois de Rajab 1318 de l’hégire qui correspond au 8 novembre 1900 à Taïba Niassène. Son père, El Hadj Abdallah Mouhamad Niasse a fondé cette localité et sa mère s’appelait seyda Aïcha, plus connue sous le nom de sokhna Astou Diankha. Il est un « khawsou samadaani ». Il appartient à cette famille d’Elus de Dieu appelé khawsou et dont il est le chef. Dans sa vie terrestre, Baye a étudié tout au long de son éducation religieuse l’exégèse, le droit musulman, l’arabe, la métrique, la rhétorique, la biographie du prophète. Il a fondé la ville de Médina Baye  pour y dispenser un enseignement de lumière.

A l’âge de vingt et un an (21), il a écrit «  Rouhoûl Adab » ou « l’Esprit de la bonne conduite «qu’il considéra comme un conseil fraternel et qu’il destinait à ses lecteurs. Au  total, Cheikh Ibrahima Niasse a laissé plus d’une vingtaine d’œuvres d’une immense importance littéraire, philosophico-ésotérique dont un poème de deux mille neuf cent soixante douze vers (2972) intitulé « Taysir el wousoul ilâ hadrati  Rassoul » ou « Moyen d’atteindre facilement l’apôtre ».

Cheikh al Islam a beaucoup voyagé dans le monde pour étendre la tarikha tijane.

En dehors du Nigéria où son passage a été le plus connu vu ses relations avec le roi de la localité de Kano, Abdoullâhi Ibn Abbâs Bâyero qu’il avait rencontré à la Mecque lors d’un de ses nombreux  pélerinages, Baye a fait le Niger, la Mauritanie, la Gambie, le Ghana, le Bénin, le Cameroun, la Guinée, le Libéria, la Sierra-Léone, le Tchad, le Soudan, le Togo mais aussi la Chine et d’autres pays encore pour propager la « fayda tijane ». La « fayda » ou inondation de son nom arabe, est une métaphore qui exprime l’adhésion massive d’hommes et de femmes, quel que soit le peuple, la langue ou la culture, dans la voie spirituelle qu’est la tijaniya.

Cheikh Ibrahima Niasse était un homme multidimensionnel qui a parcouru le monde et participé à des débats où il était question de la religion musulmane, aussi bien au Sénégal que dans le monde et c’est ainsi qu’il a pu assister et peser sur la prise de beaucoup de décisions concernant l’Islam dans sa globalité. En 1971 et 1972, lors des débats qui ont marqué la constitution du code de la famille au Sénégal, Baye a défendu obstinément la position de la charia relatif à la vie familiale du musulman, tel que prescrit dans le Coran, aussi bien dans sa vie maritale  que ses droits liés à la succession.

Jamais nous ne pourrions retracer de la plus complète des manières la vie et l’œuvre de ce cadeau de Dieu à l’Islam qu’est Cheikh Ibrahima Niasse.

« Chers jeunes, en avant! Certes, l’avenir de toute nation repose sur sa jeunesse mais pas n’importe quelle jeunesse : sur les jeunes cultivés et doués de caractères nobles ; une jeunesse sans culture et sans caractères nobles est comme un arbre sterile.…Apliquez-vous sérieusement et persévérez dans la quête du savoir. Ne suffisent pas seulement les sciences religieuses ou les mathématiques dans ses différentes branches ; rejoignez les chercheurs préoccupés par la découverte  des secrets de l’univers ». Ceci fut son appel lancé à la jeunesse lors de la célébration du mawlid de 1968 (anniversaire du prophète Seydi Ahmad (saw).

Comme la plupart de ses messages qu’il adressait à son peuple, au monde musulman de manière générale, ceci fut un appel qu’il lança à la jeunesse et qui fut gravé dans les mémoires vu l’importance que pouvaient provoquer une compréhension et une prise de conscience réelle de ce discours. La question est de savoir si vraiment le message de Baye Niasse a été bien compris par la jeunesse ? Si oui qu’est ce qu’elle en a fait?

Desk Tarikha Tijane

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