Sociétés et traditions

[Reportage] Au Liban, les réfugiés palestiniens n’ont pas renoncé au retour

Au sud du Liban, des milliers de réfugiés palestiniens ont commémoré les 70 ans de la Nakba. Ce mot arabe signifie « catastrophe » et désigne le traumatisme né de l’exil forcé de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d’Israël. Le rassemblement était organisé par des factions palestiniennes et des partis libanais, dont le Hezbollah, qui participait à la sécurité sur place. Le rassemblement, cette année, s’est déroulé sur fond de colère face au bain de sang du 15 mai à Gaza.

Reportage à Arnoun dans le sud du LibanLaure Stephan

Sur le promontoire au pied du château de Beaufort, dans le sud du Liban, plusieurs générations de réfugiés agitent le drapeau palestinien. Abdel Rahman, un réfugié palestinien de 84 ans, ne manque aucune commémoration de la Nakba, un moment qu’il vit avec émotion : « J’avais 14 ans quand je suis parti [de Palestine]. On s’est dit, on rentrera demain, après-demain… Cela fait 70 ans qu’on est là… Lundi, il y a eu un massacre à Gaza, 60 martyrs ! »

Dans la foule, tout le monde dénonce ce bain de sang, et condamne le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem. Des ballons aux couleurs palestiniennes sont lancées en direction de la frontière israélienne. Raya a 17 ans et vit dans un camp de réfugiés près de Beyrouth, avec les souvenirs transmis par ses grands-parents : « Nous témoignons que la Palestine compte beaucoup pour nous, que nous n’oublions pas, jamais…C’est un refus de l’injustice [subie par les Palestiniens]. Depuis lundi, on suit les nouvelles [de Gaza], et on pleure. »

La commémoration de la Nakba s’appelle aussi la marche du grand retour. Les plus âgés s’y accrochent, de nombreux jeunes sont sans illusions. Plusieurs responsables politiques, palestiniens ou libanais, haranguent la foule. Des manifestants se prennent en photo, avec au loin, la frontière. « Nous sommes venus ici, près de la frontière, pour voir notre pays, et pour dire aux autres Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls. Depuis ici, on voit notre frontière, on voit la Palestine, où il nous est impossible de rendre, et cela me met très en colère », témoigne Bilal, un jeune réfugié de 19 ans.

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