« Parmi les organisations du Ciel qui ont leur mystère, figure la Dahiratoul Ihâta. C’est une instance très importante, que certains mystiques confondaient avec la Hadaratul Ilâhiya, alors qu’elles sont tout à fait différentes de par leur organisation.
C’est le Prophète Mohammed (s.a.w.s) qui a créé la Dahiratoul Ihâta. Cependant, il a choisi et installé le Prophète Ayoûba (a.s) comme parrain de cet auguste assemblée qui est une organisation très particulière.
En effet, si vous accédez au sein de la Dahiratoul Ihâta, le trône qui est devant et faisant face aux sièges des élus, est réservé au Prophète Ayoûba. Le Prophète Mohammed (s.a.w.s) n’assiste pas à cette instance, c’est plutôt le Prophète Ayoûba qui assure la présidence.
Je l’ai demandé à Mawlaya Cheikh Ahmad Tidjani, pourquoi la Dahiratoul Ihâta en tant que priorité pour les âmes des aspirants, le Prophète Seydi Ahmad(s.a.w.s) a t’il choisi le prophète Ayoûba comme parrain de cette assemblée ? Mawlaya Cheikh me dit que : « c’est pour éviter que les mystiques ne confondent la Hadaratul Ilâhiya à la Dahiratoul Ihâta. Il me dit que : « s’ils la voient dans leurs visions avec les awliyas installés, et le Prophète Mohammed (s.a.w.s) devant, ils croiraient automatiquement que c’est la Hadaratul Ilâhiya. C’est ce qui justifie le choix porté sur le prophète Ayoûba pour le remplacer »
C’est effectivement ainsi, car le prophète Ayoûba ne dirige que la Dahiratoul Ihâta et non la Hadaratul Ilâhiya.
La raison pour laquelle la Dahiratoul Ihâta est spéciale, est qu’on n’y évalue pas uniquement la wilaya(pouvoir spirituel) des saints, mais plutôt la sagesse de la connaissance. C’est pourquoi si vous allez au Ghaïb, ils la désignent par « Regroupement des Aristocrates du Ciel ». Ce qu’on y mesure renvoie à la sagesse de la connaissance. En cas d’absence, l’intéressé, peut envoyer un représentant pour le remplacer. Ce sont des sessions extraordinaires qui n’arrivent que, quand il y a un blocage sur un dossier traité dans l’assemblée de la Hadaratul Ilâhiya. Il arrive parfois qu’un dossier soit bloqué au niveau de la Hadaratul Ilâhiya lorsque les votes favorables et ceux défavorables sur un point donné, sont à égalité et que le Qutb zamane opte pour la neutralité en s’abstenant.
Lorsque cette situation se produit, la Dahiratoul Ihâta organise une session extraordinaire. C’est pourquoi un wali d’Allah peut s’y absenter, à condition qu’il dispose d’un disciple ayant les capacités mystiques pour le représenter.
On peut compter les nombres de fois où Mawlâya Cheikh Ahmad Tidjâni y a participé, bien qu’il y dispose d’un siège spécial. La poupard du temps, il envoyait Aliou Harachim pour le représenter. Pourtant, Aliou Harachim a son propre siège au niveau de la Dahiratoul Ihâta, mais Mawlâya Cheikh lui demandait d’occuper son trône pour le représenter car il ne peut pas tout le temps présider ces sessions. C’est la réalité, en effet, quiconque connaît Mawlâya Cheikh Tidjâni avec toute sa grandeur spirituelle et mission, sait qu’il ne peut pas se présenter tout le temps à cette assemblée.
Après consultation des dossiers dans la Dahiratoul Ihâta, c’est le prophète Ayoûba qui décide de l’issue de ces derniers. Et voyez tout ce qu’il a enduré comme épreuve durant sa vie. Sans nul doute, si Dieu(swt) avait éprouvé un wali d’Allah de la sorte, les gens diront à tort qu’il revendiquait de la wilaya, c’est pourquoi un tel sort, lui est réservé .
En début de session de la Dahiratoul Ihâta, on indique aux participants leurs fauteuils après qu’on leur ait remis leurs cartes d’accès façonnées de lumière. Cependant, si un waliou envoie quelqu’un qui a du pouvoir sans pour autant avoir les capacités nécessaires pour y siéger du fait de son manque de maîtrise sur le zikr, malgré sa carte, la porte d’accès le rejettera.
Cette session extraordinaire se tient au 4ème ciel où chaque participant est consulté à l’entrée. À l’intérieur, les dossiers bloqués sont traités et les avis des élus recueillis. En fin de session, on attend la décision du Prophète Ayoûba(a.s). L’intervention du prophète Ayoûba marque la fin de l’examen du dossier qui est alors tamponné et classé. Il remet ensuite le dossier au Prophète Mohammed (s.a.w.s) qui le transmet à Mawlâya Cheikh Ahmad Tidjâni pour partager la décision au niveau de la Hadaratul Ilâhiya.
Si cette procédure n’aboutit pas, le dossier sera classé sans suite, ainsi on a vécu de pareils cas. Voilà un des aspects de cette assemblée extraordinaire qu’est la Dahiratoul Ihâta.
Ce qui est plus étrange aussi dans cette organisation, est qu’en chaque début d’année, notamment au premier jour du mois de Muharram, on sélectionne les nouveaux candidats parmi les âmes saintes, qui pourront y assister.
Récemment je vous l’avais annoncé, lorsque Mawlâya Cheikh Ahmad Tidjâni m’a signifié que : « les âmes admissibles pour présider cette assemblée ne sont plus nombreuses actuellement. Cela fait longtemps que cette session ne s’est pas tenue, mais même si elle se tenait aujourd’hui, ce serait une session dépeuplée avec peu de participants ».
En vérité ce qui différencie la Dahiratoul Ihâta de la Hadaratul Ilâhiya, est qu’au niveau de la Dahiratoul Ihâta, ceux à qui on donne la parole sont les walious d’Allah encore en vie sur Terre, et ils ne sont plus nombreux aujourd’hui. À l’inverse, au niveau de la Hadaratul Ilâhiya, les awliya décédés participent au débat au même niveau que ceux qui vivent encore.
La sélection est sévère, car elle ne cible que ceux qui ont la sagesse de la connaissance pure. Ceux qui n’ont pas un guide mystique digne de ce nom ne pourront jamais avoir cette sagesse malgré qu’ils aient cru détenir tous les savoirs alors qu’ils ne savent rien en réalité. (…).
Le Prophète Ayoûba (a.s) a été désigné pour diriger cette haute assemblée à cause de son acceptation du décret divin sur lui. Non pas uniquement son acceptation de la maladie, mais la façon dont il l’a analysée. Il en a fait une analyse pertinente.
En effet un jour, un ange parmi ceux qui connaissent réellement ce qu’endurent les missionnaires d’Allah, lui est apparu dans un rêve. À ce moment précis, il souffrait énormément et était dans un état d’extrême fébrilité. Lorsqu’il ferma les yeux, l’ange lui disait : « Ayoûb, tu sais pertinemment que si tu implores Dieu pour guérir ta maladie, Il le fera aussitôt, qu’attends-tu donc pour faire cette prière ? ».
Ayoûb (a.s) lui répliqua : « est-ce que tu peux me garantir que lorsqu’Allah (swt) me délivrera de cette maladie, Il ne m’éprouvera pas avec une mission beaucoup plus sévère que celle-ci ? »
L’ange lui dit : « Ce cas précis, personne ne peut le garantir »
Ayoûb lui dit : « Laissez-moi donc avec cette maladie et cette mission. »
C’est une analyse pertinente car parfois Dieu peut mettre quelqu’un dans une situation d’épreuve et ce dernier L’implore pour la délivrance sans pour autant savoir par quoi Il la remplacera. C’est pourquoi les prédécesseurs awliya lorsqu’ils ont voulu se familiariser à la façon dont on compose avec le Seigneur, ont mis sur pied ce principe : « Tout ce que Dieu a décrété, c’est parce que c’est mieux pour moi ». C’est à partir de ce jour qu’ils ont eu la paix intérieure. (…) »
C’est à partir de cette analyse, de cette acceptation du décret divin, que le Prophète Ayoûba a été désigné administrateur de la Dahiratoul Ihâta. Cependant, quiconque ne disposant pas de sages connaissances doublées de bienséance et de certitude, ne pourra y assister. C’est pourquoi on peut voir sur Terre un waliou d’Allah accompli, mais ne pouvant pas accéder à la Dahiratoul Ihâta. Oui il y a de vrais élus d’Allah qui siègent à l’assemblée céleste de la Hadaratul Ilâhiya sans pour autant disposer des critères requis pour assister à la Dahiratoul Ihâta.
En effet, les chartes ne sont pas les mêmes. Au niveau de la Dahiratoul Ihâta, c’est une connaissance pure, doublée de sagesse qui y prévaut, et celui qui y assiste est formé dans la lumière (Nourâniyu).Tandis qu’à la Hadaratul Ilâhiya, c’est seulement le pouvoir spirituel qui prévaut. C’est pourquoi on a autorisé à ce qu’un haut gradé puisse envoyer son disciple qu’il a éduqué et formé, ayant les capacités requises, pour le remplacer à l’assemblée de la Dahiratoul Ihâta(…) ».
Mawlâya Cheikh Ahmad Tidjâni y envoyait le plus souvent Aliou Harachim, qui s’asseyait sur son trône. Mais ce dernier, à son retour, était toujours atteint de crise mystique que personne ne pouvait soigner. En cas de crise mystique, c’est de la lumière qui défile à l’intérieur de l’individu. Pour que ce dernier revienne dans un état normal, il faut juste attendre que cela se dissipe,
À son retour, Mawlâya Cheikh demandait où était Aliou Harachim ?
On lui répondait : qu’il est couché, en train de s’exprimer dans une langue inconnue d’ici, que personne ne comprenait.
En demandant, avec qui parlait-il ? La réponse était :
« Avec personne, mais en tout cas ses interlocuteurs ont du temps car depuis 2H de temps il ne s’est pas arrêté.
– Est-ce qu’on ne devrait pas essayer de le soigner avec des formules de prière ?
Mawlâya Cheikh disait : « c’est une crise mystique causée par le trône où il s’assoit à la Dahiratoul Ihâta. Quand il rentre, c’est la façon dont la lumière agit sur son âme qui le fait entrer dans cet état. Mais d’ici un moment, il sera rétabli ».
Comme il le prédisait, après un moment, Aliou Harachim redevenait normal. On comprend donc que c’est une organisation du ciel parmi leur mystère (…)»].
« Extrait tiré et traduit des révélations du Maouloud 2020 à Médina Cheikh »
Par Mawlâya Seydi Mouhamed EL Cheikh (a.s)
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