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Éthiopie: le procureur accuse l’armée érythréenne d’avoir tué des civils à Aksoum, au Tigré

Trois soldats éthiopiens condamnés pour viol et un autre pour avoir tué un civil et des dizaines d’autres accusés d’actes similaires. Le procureur de la République éthiopienne a publié un état des lieux des enquêtes en cours sur les violations des droits de l’homme au Tigré. La province du nord du pays est ravagée par une guerre depuis plus de six mois et les appels de la communauté internationale demandant à l’Éthiopie de faire la lumière sur les crimes au Tigré se font de plus en plus pressants.

Outre les quatre soldats éthiopiens condamnés, ce sont pour l’instant cinquante-trois militaires qui sont sous le coup d’enquêtes dont vingt-huit pour meurtre et vingt-cinq pour viol.

Le procureur de la République ne pointe pas uniquement du doigt les troupes fédérales éthiopiennes. Il dénonce également le comportement des soldats érythréens, présents massivement dans la région du Tigré depuis six mois. Les troupes venues d’Asmara sont au centre des accusations formulées par la communauté internationale.

Les 28 et 29 novembre dernier, un déluge de feu s’est abattu sur Aksoum, ville sacrée du nord du Tigré. Des troupes érythréennes ont tué plus de 200 civils, selon les organisations Amnesty International et Human Rights Watch.

Le rapport du procureur de la République éthiopienne indique, lui, le chiffre de 110 habitants qui auraient été tués par l’armée érythréenne, un massacre sous forme de punition collective, en représailles d’une attaque conduite par les forces tigréennes du TPLF contre un camp de soldats érythréens.

Le procureur assure que les suspects seront poursuivis, mais n’indique pas si des soldats érythréens pourraient, eux aussi, tomber sous la juridiction éthiopienne. Il ne précise pas non plus le niveau de coopération des autorités d’Asmara qui sont, pour l’instant, restées silencieuses à ce sujet.

Les États-Unis et l’Union européenne demandent, depuis plusieurs semaines, le retrait des troupes érythréennes du Tigré. Un retrait promis par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, mais qui ne s’est toujours pas matérialisé sur le terrain.

Alors que le procureur de la République a publié ses conclusions, une enquête indépendante est en ce moment en cours, au Tigré, menée par la commission éthiopienne des droits de l’homme et les Nations unies.

RFI

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