Religions et spiritualité

LA MUSIQUE EN ISLAM

Dans sa définition simple, la musique est l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille. Partant de ce point de vue primaire, on peut croire sans conteste que le quatrième art ne sert qu’à adoucir les mœurs, ce qui le cantonne à un rôle strictement profane.

Si le milieu détermine l’individu, la grande utilité d’un concept, d’un objet ou d’une pensée ne dépend que de la manière dont on l’appréhende.  Par conséquent, vouloir définir la musique comme un « art de combiner les sons d’une manière agréable à l’ouïe », pourrait avoir ses limites et pour cause, sur quel critère pourrait – on se baser pour fixer les contours de la magnificence d’une mélodie ? La beauté d’une musique ne dépendra donc que de la culture musicale de celui qui l’écoute mais surtout, de ses attentes et de ce qu’il fait du son ou au contraire, de ce que la musique fait de lui.

Qu’elle soit pop, rock, soul, reggae ou mbalakh, l’impact d’un son sur l’individu ne peut être évalué que par celui qui le perçoit, selon ses goûts, ses attentes et l’utilité que lui procure la musique.

Dans les anciennes sociétés traditionnelles africaines, la musique servait de moyen de communication. Lorsqu’une information devait être transmise à la population ou qu’un évènement survenait dans une contrée, l’annonce de la nouvelle se faisait au moyen des rythmes de tambour. Des personnes préposées à cette tâche, en l’occurrence les griots, se chargeaient de véhiculer les messages aux administrés et parfois même aux localités alentour. La musique rentrait donc dans un cadre de communication très maîtrisée, détenue et protégée par des familles qui se transmettaient les secrets de son décodage de génération en génération. D’ailleurs, cette musique comme moyen de communication, s’est retrouvée dans les cales des négriers à l’époque de l’esclavage et comme ses malheureux artistes, a été elle aussi débarquée dans les plantations de canne à sucre, de café et de tabac.

Dans le domaine spirituel, la musique trouve aussi sa place. En Islam, la musique est utilisée par les courants soufis qui en font usage pour leurs méditations et s’en servent, selon les cultures et les pratiques rituelles de chacun, pour louer Allah (swt) et se rapprocher de Lui. Dans la religion musulmane, la musique doit rester dans un domaine strictement spirituel, même si elle est accompagnée d’instruments ; c’est seulement dans ce contexte que l’on peut qualifier une musique de mélodie divine ou religieuse en Islam. La préservation du cœur et de l’âme de tout ce qui pousse à la mondanité et éloigne le musulman du spirituel est fortement recommandée. Mawlaya Seydi Mouhamed El Cheikh explique dans ses enseignements, que dans l’organisation spirituelle qui incombe à tout musulman, il y est primordial, en ce qui concerne son organisme, de prémunir son cœur mais aussi son âme. La mélodie divine pousse à la méditation et rapproche du divin et pour cause, c’est un son qui, même s’il est accompagné de paroles, ses textes ne sortent jamais du domaine du divin ; ce qui renforce la croyance en Allah (swt) et l’amour du prophète Seydi Ahmad (saw) de celui qui écoute cette musique, en plus de renforcer sa formation spirituelle. Les paroles d’une mélodie divine, lorsqu’elles étaient utilisées auparavant par les anciens savants islamiques, servaient à l’enseignement : enseigner les préceptes d’un guide spirituel, renseigner sur ses écrits couchés sur du papier à travers une musique et des paroles douces. Même si certains y introduisaient des instruments de musique, c’était toujours dans une douceur et une tranquillité musicale qui reflétait le milieu calme dans lequel évolue le prophète Seydi Ahmad (saw) mais aussi Allah (swt). Une mélodie divine doit éveiller chez l’adepte la conscience et le ressenti d’une proximité avec la divinité absolue.

Entre une musique profane et une mélodie divine, la pente est très glissante et rapidement franchie. Le milieu est très déterminant pour qualifier une musique soit de mélodie divine ou de profane. Une mélodie divine ne se joue pas dans des boites de nuit avec une ambiance de soirée dansante comme on a l’habitude de voir. Ce genre de milieu ne pousse pas à la méditation spirituelle. Utiliser le nom d’Allah (swt), du prophète Seydi Ahmad (saw) ou des saints et avec un folklore qui reflète le milieu de la nuit, donne un ancrage profane à un son qui, de par ses paroles, n’aurait dû être que spirituel.  L’apaisement d’une mélodie divine, qui est le reflet du milieu divin calme d’Allah (swt) et du prophète Seydi Ahmad (saw) doit faciliter et conduire à la contemplation spirituelle et au recueillement ; seulement, lorsque, de par ses instruments acoustiques et ses paroles débridées, une musique pousse à des chorégraphies cabriolées, nul besoin de se douter que l’on se trouve dans le domaine du profane.

Les paroles qui composent une chanson sont les premiers critères qui définissent son acceptation religieuse en islam ; ce sont des paroles qui nous orientent vers Dieu. En général, il s’agit d’éloges destinés au bienaimé Prophète (s.a.w.s), aux hommes vertueux etc.

Ensuite, les paroles d’une mélodie divine ne doivent pas être accompagnées de n’importe quelle forme de musique. Si elles sont accompagnées d’une animation débridée, favorisant des danses et autres comportements d’excès, elles ne seront pas acceptées même si les paroles reflètent la religion. Ce folklore excessif peut être causé ou non par les instruments musicaux. Dans le cas où des instruments sont utilisés pour animer une parole religieuse, ils doivent donc être employés avec attention, de sorte à ne pas favoriser les comportements d’excès qui ternissent la personnalité de l’individu.

Au vu de cette réalité, la musique trouve sa place dans l’Islam lorsqu’elle rentre dans le concept de « mélodie divine ». Il revient donc à son auteur de cadrer ses contours pour ne pas dériver dans le profane, source d’anéantissement de la quiétude spirituelle du cœur et de l’âme.

 L’attention que l’on porte au milieu, le sentiment que procure l’écoute des paroles d’une musique et l’état dans lequel un son plonge une personne, définissent sans conteste le genre musical d’une sonorité. Le manque criant de sagesse, la recherche pécuniaire sans clairvoyance doublé d’un phénomène de starisation des chanteurs religieux ont conduit à une prolifération incontrôlée d’interprètes qui, très souvent, n’ont aucune formation spirituelle pour prétendre reprendre en musique, des paroles de lumière qui n’ont que pour seul but, la recherche de l’amour divin et de son prophète. L’important pour celui qui cherche le rapprochement d’Allah (swt) et une spiritualité à travers un son, c’est de pouvoir discerner une musique profane d’une mélodie divine.

DESK RELIGION ET SPIRITUALITÉ

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