Ce que je pense

Le corps ou l’âme : Que choisir ?

Entre le corps et l’âme, c’est l’histoire d’une union sacrée dont les conjoints sont aussi proches que peut l’être les revers d’une même médaille. Sans l’âme, le corps n’est que de la matière en état d’inertie. Sans le corps, l’âme n’est que fantôme. Le corps sert d’horloge biologique permettant de situer les différentes étapes de la vie. L’âme sert de moteur à l’ensemble constituée par les deux entités. Par corps on entend l’être humain avec tout ce qui le caractérise comme passions et pulsions au premier plan desquelles il y a l’entité charnelle. Ainsi, l’âme a pour mission première d’approvisionner le corps et de le départir de ses caractères simiesques, c’est à dire de ses traits qui relèvent de sa nature animale afin de l’apprivoiser. Dès lors, apparait une sorte de dialectique entre le corps qui est l’élève ou l’apprenant et l’âme, le maitre. Une attitude respectueuse et responsable doit être adoptée par l’âme qui, rappelons-le, n’est pas le seul maitre à bord.

A l’aube de la vie, ces deux entités sont caractérisées l’une par l’innocence et l’autre par l’impotence. Ainsi, au fur et à mesure que les années s’égrainent elles semblent imbriquées de manière intrinsèque. Toutefois, chacune d’elles a des caractéristiques bien spécifiques qui font qu’elle soit opposée et opposable à tout point de vue à sa sœur jumelle. Au moment où la matière se nourrit d’aliments pour soutenir sa croissance, l’âme penche vers la nourriture spirituelle. Ceci, dans la mesure où elle se construit, se forge, par le biais des œuvres louables, de la décence, et de tout ce qui peut lui permettre de préserver sa pureté originelle. Au cas contraire, elle risque de plonger l’ensemble dans les méandres de l’immondice, de la décadence, de l’état primitif et de l’oisiveté qui conduisent de manière inéluctable à agir de façon grotesque, burlesque, excentrique et extravagant. On en déduit donc que négliger son âme revient, d’une façon ou d’une autre, à renoncer à son humanité. Puis, s’en suit un voyage long et mouvementé dans les profondeurs de la bassesse ; l’Homme devient moins humain et plutôt animal. C’est la raison pour laquelle nous pouvons dire sans risque de nous tromper que la personne n’est que ce que son âme décide de faire d’elle.

 A la fleur de l’âge, les désirs corporels et charnels s’invitent aux pensées du jeune adolescent. Dès lors, une lutte à mort explose entre l’âme représentée par la conscience et l’entité charnelle qui ne trouve satisfaction que dans les passions. La raison devient donc le chien de garde que l’âme utilise afin de préserver sa pureté et de se prémunir des tentations de la vie. Pour mener à bien cette mission, la religion, la morale, les normes et les règles font irruption dans l’optique de conduire l’âme vers le chemin de la vertu ; mais c’est sans compter avec l’abnégation de l’entité

charnelle ainsi que ainsi que ses penchants. Ainsi, le moins qu’on puisse dire, est que la concorde qui prévalait à la naissance a fini par laisser place à une opposition d’où naitra l’homme, dans tout le sens du terme ; ou se réveillera l’animalité qui sommeille dans l’humain. Quelle issue dans cette atmosphère aux allures de champs de bataille où deux extrémités sont en perpétuelle discorde ? Aussi, aux confluents de l’humanité et de l’animalité il y a cette raison raisonnée censée faire illuminer les rayons de la vérité et qui peut mener aux réalités seigneuriales. Que se passe-t-il si cette faculté est déraisonnée ? L’être humain devient l’ombre de lui-même, il est couvert d’opprobre, il est véreux et agit de manière scabreuse et peut se permettre de tromper ses semblables sans état d’âme. Cette analyse se trouve parfaitement résumée dans le principe de ”l’uni-dualité” développé par Léon Tolstoï. En fait, pour l’écrivain russe l’homme est en lui-même une arène où s’affronte de manière permanente le bien et le mal. Chacun des deux protagonistes affute ses armes pour étaler sa suprématie. C’est ce qui justifie la pensée de Tolstoï qui émet l’idée selon laquelle ” L’homme est mi- cochon mi- dieu ”. En des termes on ne peut plus clair, la nature humaine est en soi caractérisée par une équivocité et une rivalité pour la détention du monopole des œuvres et des actions.

Egalement, au moment où le mal parvient à s’imposer, alors la raison entre dans une phase d’hibernation et l’être humain n’a plus la claire conscience de son statut de représentant, par excellence, de Dieu sur terre. D’aucun parlerons de nature et de culture, mais je m’en garderais car la première n’est pas forcément en contradiction avec la seconde.  Cultivons donc la grandeur de l’âme dans le jardin de la bienséance, de la moralité, de la connaissance et de la quête de l’absolu. Périssable, le corps s’extasie de choses mondaines et futiles pour assouvir sa soif ardente de plaisirs qui, le plus souvent, sont blâmables par la morale …

A la vieillesse, l’âme dira au corps : ”Te vois-tu ? Faible que tu es ! Tu as énormément de difficultés à te mouvoir. Entends-tu les craquements de tes os ? Bientôt tu serviras de nourriture aux vers de terre. Quant à moi, je me glorifierai d’être éternelle. Tout ce que je regrette c’est que tu aies influé sur ma destinée en un moment donné de mon existence.” Cette période de la vie est  marquées par les réminiscences affectives. Si l’ensemble formé par le corps et l’âme s’était gardé de l’illicite, de l’immoral, des billevesées ; alors commencera la félicité et la joie du devoir accompli. Au cas contraire, les remords de même que les regrets deviennent les repas quotidiens de la personne car sa force et sa vigueur l’auront quittée. Il ne pourra faire tourner en arrière ni l’horloge de la vie ni son horloge biologique qui se caractérise par l’apparition de cheveux blanchâtres sur la tête et par des muscles exténués lui indiquant que le bateau de la mort ne tardera pas à accoster sur les côtes de la vieillesse , l’emportant à jamais dans les rives de la

tourmente éternelle et du supplice de la tombe.

Mouhamed Gueye El Cheikh

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