Sciences et technologie

Un chewing-gum qui ne perdrait jamais son goût

Des chercheurs japonais ont mis au point un chewing-gum qui garderait son goût en permanence. Cette gomme à mâcher, sous l’action du masticage, provoque des micro-décharges électriques dans la bouche de son consommateur afin de simuler la sensation du salé et de l’amer. Le sucré, en revanche, demanderait des recherches supplémentaires, préviennent déjà les scientifiques nippons.

Quelle que soit l’époque ou la région du monde, l’humanité a toujours réussi à trouver une gomme à se mettre sous la dent. Les chasseurs cueilleurs à la préhistoire mâchouillaient déjà la sève des conifères par hygiène dentaire. Plus tard, les Mayas, au Mexique, mastiquaient un latex appelé chiclé extrait du sapotier. Les Égyptiens du temps des pharaons préféraient la résine de lentisque, un petit arbuste que l’on retrouve aussi dans tous les pays de la méditerranée. Les Grecs, les Romains faisaient de même avec l’arbre à mastic. Les Asiatiques mâchaient, et le font toujours, une préparation dénommée bétel à base de noix d’arec.

Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que l’Américain Thomas Adams commercialise les premiers chewing-gums tels que nous les connaissons aujourd’hui. Mais ces gommes industrielles présentent plusieurs défauts, notamment elles deviennent fades en quelques minutes et, bonnes à jeter, elles polluent les trottoirs de nos cités. Ça ne pouvait plus durer, ont estimé les chercheurs japonais de l’Université Meiji au Japon, en mettant au point le premier chewing-gum qui ne perd jamais son goût.

Une gomme qui stimule nos papilles

Le secret de cette gomme à mâcher ? L’électrostimulation de nos papilles gustatives en délivrant de faibles charges de courant électrique imperceptibles et indolores. Pas question, en revanche, de mâchouiller une pile ou une batterie de Smartphone pour simuler la sensation d’une saveur permanente. Le chewing-gum nippon met à profit un effet dénommé piézoélectrique, c’est-à-dire la capacité de certains matériaux à produire du courant lorsqu’ils subissent une déformation, et dans ce cas quand ils sont mastiqués. La gomme « électro » est composée d’une matière qui génère le courant surmonté par des électrodes en argent. Le tout est recouvert par un film plastifié de la taille d’une pâte à mâcher classique.

Le dispositif fonctionne, enfin si l’on veut ! Pour l’instant, la gamme des saveurs proposées par l’électro chewing-gum reste très limitée. Vous n’avez pas d’autre choix qu’un mélange d’amertume et de très salé. D’après les tests, le goût serait assez semblable à celui du mets Niboshi, composé une petite sardine desséchée servie comme apéritif dans les restaurants japonais. Y a vraiment quelque chose qui cloche là-dedans ! Ont fini par admettre les chercheurs devant les réactions grimaçantes de leurs testeurs. Des notes plus sucrées demanderont des années de recherche, ont-ils ruminé, en mastiquant nerveusement leur gomme électro au goût de poisson. Leur dispositif est, par ailleurs, incapable de faire la moindre bulle à la grande déception des enfants. Sans piézoélectricité, un Malabar en définitive, fait bien mieux, en satisfaisant, au passage, nos petits becs sucrés.

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