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INTERDICTION DE PORT DU VOILE : l’Institut Sainte Jeanne D’Arc au centre de la polémique !

C’est par communiqué que l’Institut Sainte Jeanne D’Arc a informé que le voile ne sera plus accepté dans ses  établissements à partir de la rentrée de Septembre prochain. Pour l’Institut, cette décision est « conforme à ce qui a toujours été observé dans l’ensemble des établissements de la Congrégation à travers le monde (57 pays) et en particulier, dans la province de l’Afrique de l’Ouest, composée du Sénégal, du Burkina-Faso, du Niger et du Togo. »

 

Les Origines de l’institut

Pour la rentrée scolaire de Novembre 1939 s’ouvrait à l’angle de l’avenue Maginot (devenue Lamine Gueye) et l’avenue de la République l’Institution Sainte Jeanne D’Arc .Les bâtiments ne sont pas encore achevés   et les neuf religieuses qui  vont encadrer les élèves ne pourront s’y installer  que le 2 Janvier 1940 avec quelques pensionnaires.

Cette construction correspondait alors à un réel besoin dû à l’augmentation sensible du nombre des élèves. Mais l’école Jeanne-d’Arc existait depuis longtemps : malgré l’interdiction des écoles congréganistes depuis 1904, les sœurs de Saint-Joseph-de-Cluny avaient ouvert une petit école « clandestine » rue Parchappe, à Dakar. En 1914, cette école avait 43 élèves de 3 à 13 ans. C’est en 1920 qu’elle prend le nom d’École Jeanne d’Arc, afin d’insuffler audace et courage aux jeunes élèves.

Une école d’excellence

A l’instar des autres écoles du privée catholique comme : ’Immaculée Conception de Dakar, le Collège Notre Dame du Liban, le Cours Sacré-Cœur, Anne Marie Javouhey, Collège Saint Michel, le Cours Sainte Marie de Hann et le Collège Saint Pierre, l’institution Sainte Jeanne d’Arc enregistre toujours un taux de réussite de plus de 90% dans les différents examens (BFEM, BAC). Ce qui fait que les parents d’élèves sont très enclin à emmener leurs enfants dans cet établissement afin que ces derniers puissent bénéficier d’un enseignement de qualité.

Une décision à polémique

Le 1er Mai dernier la direction de l’Institution Sainte Jeanne D’Arc a sorti un communiqué pour informer les parents d’élèves qu’elle n’acceptera plus le port du voile dans son établissement , « (…) la congrégation des Soeurs de Saint Joseph de Cluny, Tutelle de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc, dans le cadre actuel de la relecture générale de sa mission et du projet éducatif, a décidé de statuer sur la tenue autorisée pour les élèves de l’ISJA ; celle-ci se composera à partir de la rentrée de septembre 2019 de l’uniforme habituel, avec une tête découverte, aussi bien pour les filles que les garçons », peut-on lire dans le communiqué signé par  Madame Rayanna Tall chef de l’établissement .

Une décision qui a suscité une grande vague d’indignation des parents d’élèves et d’opinion publique qui jugent cette réforme  illégale car elle contredit même le règlement intérieur de l’établissement, parce que l’article 5.2   stipule que : « Le port du voile est autorisé, aux couleurs de l’institution (blanc ou bleu marine). L’uniforme avec le logo de l’Institution est obligatoire et vendu dans l’établissement. Aucune autre tenue n’est acceptée. ». Pourquoi ce changement ? Qu’est-ce qui motive une telle décision ?

Me El Hadj Amath Thiam, consultant en droit, pense que la décision de l’ISJA de Dakar d’interdire le port du voile relève d’une « discrimination » parce qu’étant contraire à la législation régissant l’enseignement au Sénégal. 

«Bien vrai que l’école appartient à l’Institut, mais, elle est, comme tous les autres établissements privés, subventionnée annuellement par l’Etat du Sénégal qui définit d’ailleurs ses programmes et organise ses examens (Voir décret N° 98 – 562 fixant les conditions d’ouverture et de contrôle des établissements d’enseignement privés). Maintenant, on ne peut pas être dans un pays et appliquer les lois d’autres pays. Ce n’est pas possible », renseigne le juriste.

D’un autre coté l’ONG Jamra s’insurge contre cette décision, Mame Mactar Gueye  déclare: « «Au moment où je vous parle je suis en train d’écrire une correspondance par rapport à cette affaire qui va être adressée, aujourd’hui même, à une autorité de l’État et ils sauront quoi faire avec les responsables de cet établissement. Je demande aux autorités de l’école de ne pas attendre que l’État leur torde le bras, mais de prendre les devants pour se conformer aux lois du Sénégal réputé être un pays laïque».

En tout cas une chose est sûre cette interdiction du voile risque de porter un sacré coup au dialogue islamo-chrétien tant prôné au Sénégal et marque en même temps une certaine rupture entre les différentes confessions religieuses…

Alioune Assé Seck

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