Religions et spiritualité

Pourquoi le soufisme et comment choisir son guide spirituel ?

Le soufisme est une forme d’adoration de seconde dimension dont l’objectif premier est de permettre au disciple d’accéder aux mystères d’Allah (swt) et de comprendre les phénomènes et réalités de ce monde. C’est une branche ésotérique et mystique de l’islam sunnite, une voie d’élévation spirituelle basée sur une initiation qui professe que toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (zahir) et un aspect intérieur caché (baatine).
Le soufisme est une tendance très controversée parce-que méconnue et incomprise des non initiés mais qui tire cependant ses origines du Coran ; dans le verset 151 de la sourate Al Baqarah (La Vache), il y est mentionné : « Ainsi, Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous enseigne le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ne saviez pas ». La compréhension de ce verset conduit à percevoir le pourquoi et l’importance du soufisme dans la pratique islamique. Dans les enseignements de Mawlaya Seydi Mouhamed El Cheikh, témoin de l’histoire sainte, nous comprenons que le prophète Seydi Ahmad (saw), a été parachevé sur terre sous le manteau humain pour se fondre facilement dans notre monde (Nous avons envoyé parmi vous un messager de chez vous) et mener à bien sa mission mais que sa réalité existentielle dépasse celui d’un être humain. Dans ce verset, nous apprenons que Seydi Ahmad (saw), en dehors de sa tâche d’enseigner le Livre et ses versets (Le Coran et l’aspect extérieur apparent ou zahir), il avait la mission de purifier, d’inculquer la sagesse et de professer aux musulmans ce qu’ils ne savaient pas (l’aspect intérieur caché ou baatine). C’est là où réside toute l’importance et l’objectif du soufisme dont le premier adepte si l’on se base sur notre analyse de ce verset, est le prophète lui-même parce-qu’étant le premier à l’enseigner. Le soufisme tire donc son origine non seulement du Coran mais de la tradition prophétique.
La pratique de l’islam est l’un des pré-requis principaux du soufisme qui a pour un de ses objectifs la recherche d’un état spirituel permettant au disciple d’accéder à cette connaissance cachée. Elle est la seule voie où l’adoration de Dieu est pratiquée ni pour ce bas monde ni pour l’au-delà mais pour Dieu exclusivement car le soufisme conduit à cette connaissance divine qui permet de rompre avec tout ce qui n’est pas Allah (swt) pour se lier entièrement à Lui (Allah swt). Ce degré d’élévation spirituelle dans la connaissance de Dieu et de Ses réalités se fait en trois phases dans la pratique du tassawouf. D’abord il s’agit de débarrasser l’être de ses passions nuisibles du nafs et de l’emmener à un état d’ivresse spirituelle élevé. Le disciple arrivé à ce stade est appelé « mouride ». Ensuite la seconde étape est celle où l’âme se remet en question elle-même et cherche à se corriger intérieurement. A ce stade, le disciple est appelé « salikh ». La troisième phase est celle de l’âme apaisée.
La grande majorité des soufis partage un élément commun qui est la pratique du zikr, obligatoire pour tout musulman mais que certains adeptes du tassawouf ont fait une priorité à leur ascension spirituelle. Le soufi d’aujourd’hui évolue dans une voie ou tarikha et est rattaché à une chaîne dite silsilah qui représente la généalogie spirituelle à laquelle il est lié ; ce qui n’a pas toujours été le cas pour les premiers disciples du soufisme qui faisaient pour la plupart une tarbiyatul nafs (éducation religieuse) et n’avaient donc pas forcément besoin de guide ou de tarikha (voie spirituelle) pour évoluer dans leurs formations spirituelles. La pratique du tassawouf peut donc nécessiter un maître et le choix du bon guide est une obligation pour le disciple qui voudrait éviter les conséquences psychiques négatives.
Quand dans le Coran à la sourate 51 Ad –Dariyât, verset 50 (qui éparpillent) Allah (swt) dit : « fuyez donc vers Allah… », Cheikh al islam Cheikh Ibrahima Niasse traduit cette phrase par le fait de se rendre auprès de celui qui connait Dieu, en l’occurrence un guide spirituel, afin de s’initier sous son contrôle. La recherche de ce guide communément appelé Cheikh est donc une injonction divine et devient dès lors une obligation. Vu l’importance et le rôle que doit jouer le maître mystique, il devient primordial pour le disciple de savoir comment choisir son guide spirituel.
L’origine de la recherche du bon guide spirituel remonterait au monde ghayb ou invisible et aurait débuté avec certains saints comme les Grands pôles secoureurs Seydi Hadj Malick Sy, Khalifa Babacar Sy etc., qui ont bravé des mers et des mondes célestes à la recherche du guide qui leur était spirituellement supérieur. C’est au terme de cette recherche, nous dit Khoutboul Akhtaboul Kabir Mawlaya Seydi Mouhamed El Cheikh, qu’ils se sont tous affiliés à Mawlaya Cheikh Ahmad Tijane Chérif, le pôle suprême.
Dans le monde chahada ou terrestre, la tradition soufie du pacte et de l’enseignement de maître à disciple remonte à ce verset 10 de la sourate Al Fath (La victoire éclatante) qui dit que « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah : la main d’Allah est au-dessus de leurs mains… ». Le Cheikh doit forcément connaitre la voie qui mène vers Dieu et a cette obligation de satisfaire aux attentes de son disciple. Si celui-ci, dans sa quête d’un guide, était animé par l’ambition d’accéder aux mondes inconnus, son maître doit au moins être doté de la maîtrise de cette science permettant à l’adepte de découvrir les autres espaces et domaines du monde ghayb (invisible) ; ce qui laisse entendre que le guide spirituel doit être mieux armé que le disciple tant en connaissances qu’en droiture et doit être en phase avec les enseignements du prophète (saw) pour pouvoir en faire bénéficier son élève. Seydi Hadj Malick Sy avait exposé 99 comportements qu’un guide spirituel devait avoir. Mawlaya Seydi Mouhamed El Cheikh, dans la profondeur de ses enseignements, rattache ces 99 caractères que doit revêtir le Cheikh aux 99 noms divins dont le guide devrait s’abreuver dans le but d’inculquer à son disciple la véritable réalité de Dieu. Le disciple se doit ainsi de trouver un maître mystique qui lui est spirituellement supérieur.
Le soufisme a eu à opérer des changements dans sa pratique tout au long de l’histoire de son évolution. Les soufis avaient tendance à se couper du monde extérieur afin de vivre reclus et souvent dans des conditions d’hygiène peu recommandables. C’est plus tard avec l’avènement de la révolution des lumières par le pôle suprême Mawlaya Cheikh Ahmad Tijane Chérif (rta) que le soufisme a connu une atténuation dans sa pratique et une richesse dans son résultat. Le soufi a pu dès lors être au parfum des innovations de son temps sans compromettre son devoir de communion avec les mondes extérieurs. Dans son histoire, le soufisme a été un rempart, bien que pacifique mais efficace contre le colonialisme. Au Sénégal, Seydi Hadj Malick Sy s’est muni du principe soufi du « haml adhal wara » (supporter les épreuves et les adversités) afin de progresser et mieux servir Dieu et les hommes et en même temps répandre la philosophie et pratique tijane à travers le pays.
Mawlaya Cheikh Ahmad Tijane Chérif (rta), par ses pouvoirs incommensurables à façonner des saints parce-qu’étant le pôle de la sainteté, a fait acquérir au soufisme et aux maîtres soufis en l’occurrence, la capacité de former l’Homme sur le terrain de la spiritualité, c’est-à-dire de s’intéresser non plus seulement à ses désirs mais également à son âme .Il a permis à son disciple, sans le couper du monde extérieur, de purifier son âme et son esprit afin de bénéficier des connaissances délivrés aux purs, d’avoir l’ouverture parfaite aux mondes et réalités cachés et de faire de la vision du prophète Seydi Ahmad (saw) une familiarité.
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