« Cheikh Abass Sall, le grand savant, l’ami du Prophète Mouhamed (psl), l’élu de Dieu incontestable en matière de sciences de la lumière, l’amoureux et le reflet de la Tarikha Tidianiya. Disons affectueusement Serigne Abass Sall ou le fils spirituel de Cheikh Tidiani Cherif. » ; écrivait Seydi Mouhamed El Cheikh sur son Compte facebook. Ces propos du locataire de Médina Cheikh à Saint-louis, résume de manière on ne peut plus explicite la grandeur du Saint de Louga. Ainsi, dans cette analyse, il sera question de revisiter certains aspects de la vie de cet érudit de l’Islam méconnu pour bon nombre de Sénégalais.
Son Amour indéfectible pour son Père Spirituel
Il est difficile voire impossible de parler de Cheikh Abass Sall sans évoquer l’amour inconditionnel qu’il voue à Mawlâya Cheikh Ahmada Tidiâni. Une réalité qui transparait notamment à travers les écrits du Saint homme. Tout d’abord, il convient de se pencher sur le fait que celui-ci soit un fils spirituel du Maître des Saints. Cette paternité purement mystique ne saurait être comprise que par le truchement de la haqiqa. En effet, la filiation spirituelle est du domaine du monde de l’inconnu communément appelé Ghayb. Ainsi, lorsqu’on dit qu’un tel est fils spirituel d’un tel, cela suppose que l’âme du fils a vécu dans celle qui fait office de père pour lui. Cela se passe dans l’univers de Ghayb, c’est-à-dire bien avant que la terre ne soit.
Ainsi, c’est en un mois de décembre que Mawlâya Cheikh Tidiani est apparu à Cheikh Abass Sall à l’état de veille pour lui signifier son appartenance à sa famille spirituelle ; confirmant ainsi, par la même occasion, les ressentis prémonitoires du saint de Nguithie à ce sujet. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à composer un poème d’une rare beauté pour chanter les louanges du Sceau des Saints. En effet, il affirme : « Aboul Abbâss me suffit et je m’en glorifierai … Le fait que je sois son fils spirituel et son secret me rend perplexe vis-à-vis d’Allah. Si, avant ce jour, j’en doutais encore, maintenant, j’en ai des preuves certaines et personne ne peut les réfuter… ». Par ailleurs, comme un symbole témoignant de la relation privilégiée dont jouit Cheikh Abass Sall auprès de son Père spirituel, le jour de sa disparition en 1990 a coïncidé avec Arafat ; jour où toutes les années, les Saints organisent une ziâra (visite solennelle) en l’Honneur de Mawlâya Cheikh Ahmada Tidiani au 4ème ciel, avec la présence notamment du Prophète Seydi Ahmad (saw) et des quatre Pôles Secoureurs.
Les dimensions Mystiques de Cheikh Abass Sall :
Du fait de son humilité légendaire, de sa rectitude et de la sagesse hors du commun dont il s’essayait d’être la personnification, Cheikh Abass Sall demeure un saint méconnu par bon nombre de concitoyens. Pas seulement le Sénégal mais l’Afrique toute entière devrait se féliciter d’avoir eu la chance d’accueillir un personnage de la trempe du saint de Nguinthie, un village dont il fut viscéralement attaché. En réalité, ce digne fils de Cheikh Mayoro Sall, mouqadam (celui qui est autorisé à donner le wird) et contemporain de Seydil Hadji Malick Sy, fait partie des saints dont l’œuvre a reçu l’agrément du Grand Pôle Secoureur. Ainsi, lorsqu’on interroge Seydi Mouhamed El Cheikh sur ce personnage mystique et mythique de la Tidiânya, on se rend compte de la place privilégiée qu’occupe Serigne Abass Sall dans la hiérarchie très sélective des Hommes de Dieu. Ainsi, le locataire de Médina Cheikh nous apprend que ‘’Mara ‘’ comme d’aucuns l’appellent affectueusement, est une figure de proue des Mafâtihoul Kounouz dont il fut le chef de fil.
Cette catégorie de Saints se caractérise par une maîtrise sans commune mesure de tout ce qui a trait à la lumière. C’est la raison pour laquelle, Mawlâya Cheikh Ahmada Tidiâni Chérif leur a confié une mission assez particulière ; celle-ci consiste à décompter le nombre de lumières devant quitter le monde Chahâda pour être acheminées vers les sphères célestes. Ceci se passe chaque nuit de vendredi à la Mecque et plus précieusement au niveau de la Pierre Noire en direction de laquelle convergent toutes les lumières provenant des actes d’adoration agréés. De son vivant, Cheikh Abass Sall a dirigé les Mafâtihoul Kounouz qui, métaphoriquement, sont les mathématiciens de la lumière divine. Pour en savoir un peu plus sur le degré spirituel du saint-homme, il sied d’interroger l’Histoire Sainte. En fait, cette dernière nous fait part de son parcours spirituel et de sa rencontre avec Mawlâya Cheikh Ahmada Tidiâni dans le monde Ghayb. Avant sa venue sur terre, Cheikh Abass Sall s’était lancé dans une quête devant le conduire à trouver un maître spirituel digne de ce nom.
C’est ainsi qu’il a parcouru le Monde Ghayb et a rencontré plusieurs maîtres mystiques en cours de chemin. Une fois arriver au 6ème ciel, il reçut comme cadeau, de la part du Prophète de l’Islam Seydi Ahmad (saw) une chamelle de couleur blanche qu’il se devait de traire trois fois par jour pour en boire le lait pendant une durée de 41 jours. Arrivé au 41ème jour de ce qui pourrait être considéré comme une ‘’Tarbiya’’ ou formation mystique, il confia à Seydi Ahmad (saw) que sa soif de lumière avait été étanchée. C’est d’ailleurs ce qui lui a conféré un degré aussi élevé parmi les Mafâtihoul Kounouz. Et puis, le ventre de la chamelle se fendit et surgit l’homme à la carrure imposante, à la stature magistrale et au manteau d’une rougeur étincelante : Cheikh Tidiani Chérif pour ne pas le citer. Cheikh Abass Sall se rendit compte que celui qui a étanché sa soif de lumière n’était nul autre que le Souverain des Saints ; ce dernier lui demanda de briser le verre dont il se servait pour traire la chamelle et en boire le lait. Ce qu’il s’empressa de faire et à sa grande surprise, le verre se transforma en Salatoul Fâtiha. Mawlâya Cheikh Ahmad Tidiâni lui signifia qu’une fois au monde Chahâda, à chaque fois qu’il récitera la Salatoul Fâtiha ou le Superlatif Absolu, ce sera comme s’il continuait de boire du lait de ladite chamelle qui en réalité était de la lumière. Ainsi, Cheikh Abass Sall le choisit comme maître spirituel, ceci bien avant sa venue au monde chahâda ou terrestre. Dès lors, une fois sur terre, tout ce qu’il ferait ne sera que formalité car tout s’est déjà passé dans les cieux et bien avant la création de notre monde.
DESK TARIKHA TIDIANE
