Religions et spiritualité

BOURDE : THEMES ET ESTHETIQUE

Le contenu de l’œuvre

Sur le plan du contenu, le texte poétique le plus célèbre d’Imam Bousseyri, plus connu sous le nom de « Bourde », est un écrit panégyrique dédié au bien aimé Prophète Seydi Ahmad (s.a.w).  Il s’agit d’un poème de type mîmiya (rimée à la lettre Mîm) dont le nombre total de vers est de 160.  Le niveau de langue soutenue avec lequel le poème a été composé force l’admiration et témoigne de l’inspiration céleste qui a été le socle de ce recueil de 10 chapitres.

Chapitre 1 : Introduction au poème

Comme à l’accoutumée des styles poétiques arabes, le chapitre introductif ou ‘’Ghazal’’ traite d’une histoire métaphorique qui semble se détacher du sujet bien qu’il en fasse référence. Ainsi, le sujet traité est l’amour passionnel et ses manifestations, comme en témoigne d’ailleurs ces deux vers :

 « Tu me fais parvenir ton conseil alors que je ne l’écoute pas,

                      certes celui qui aime est sourd des avertissements »

Chapitre 2 : Mise en garde contre les passions

Ce chapitre hautement instructif témoigne également de la dimension mystique et ésotérique de l’auteur. Ainsi,  Imam Bousseyri  y montre l’importance d’avoir une maitrise sur les passions et pulsions qui caractérisent l’individu. Une réalité qui, de manière métaphorique, est perceptible à travers ces deux vers restés célèbres en raison de leur véracité :

« L’âme charnelle (nafs) est comme un enfant : si tu le négliges,

          il grandit en aimant téter mais si tu le sèvres, il s’abstient ».

« Transforme ses désirs et évite de le suivre,

        à chaque fois que  tu suis la passion, tu seras certes incriminé ou maudit ».

Chapitre 3 : L’éloge du Prophète (s.a.w)

D’un point de vue stylistique et esthétique, cette section pourrait à elle seule résumer ce texte poétique. En fait, l’auteur y fait la description majestueuse du Prophète, il y montre sa dimension inégalée et inégalable ainsi que  sa primauté sur toutes les autres créatures. On y retrouve ce fameux vers à savoir  « La limite de la connaissance sur lui est qu’il est un homme ». En effet, lorsque Imam Bousseyri composait ce poème, une fois arrivé à ce vers, il perdit ses mots et ne savait plus quoi dire. Il le répéta jusqu’à somnoler. C’est ainsi que le Prophète   lui est apparu et lui dicta la suite du vers en ces mots :

         « Mais il est le meilleur des créatures de Dieu à l’unanimité ».

 

Chapitre 4 : La Naissance du Prophète s.a.w                                                 

Hautement symbolique, cette partie du poème traite de la naissance du Prophète Seydi Ahmad (s.a.w) et de tous les miracles qui s’en  sont suivis. Parmi ces prodiges il y a le feu millénaire des idolâtres qui s’est éteint de même que l’assèchement du fleuve divinisé.

Chapitre 5 : Sur les miracles (Muh’jizah) du Prophète s.a.w

Imam Bousseyri retrace dans ce chapitre quelques célèbres miracles réalisés par le Prophète. Parmi ceux-ci, il y a le nuage ombrageux qui le suivait et le protégeait des rayons de soleil, le miracle de l’araignée lors de l’hégire, celui de la pluie torrentielle qu’il avait implorée après la longue période de disette et celui de l’arbre qui, lorsque le Prophète l’appela, se mit à venir vers lui en dessinant sur le sol la  profession de foi : [« Lâ’ilâha ilal lâh Muhammadou rassouloul lâh »] ; etc.

Chapitre 6 : L’éloge du Coran

Ce chapitre met en exergue le caractère intemporel du Coran dont le message est destiné à toutes les générations et à toutes les époques. Egalement, son verbe particulier, ses réponses exactes qui ont désavouées tous ceux qui ont tenté de le critiquer, sa capacité à purifier les âmes. Dans ces deux derniers vers, il dira :

« Ne sois point étonné de l’envieux érigé pour le critiquer en ignorance,

      alors qu’il est l’œuvre du Connaisseur parfait ».

« Souvent l’œil atteint de conjonctivite nie [ne pas voir] la lumière solaire

 Tandis que la bouche nie [ne pas sentir] le gout d’un plat à cause de la maladie ».

Chapitre 7 : L’ascension céleste du Prophète (Isrâ wal Mih’râj)

Ici, c’est dans un style orthographique particulier, doublé d’une tonalité rimée d’une fort belle manière qu’Imam Bousseyri revient sur la grandeur du Prophète (s.a.w). De la même manière, il met en lumière la preuve de sa grandeur et de sa haute distinction lors de ce voyage et la façon dont il dirigea la prière devant tous les prophètes.

« Tu as gagné tous les prestiges sans aucun partage,

Et on t’a attribué toutes les stations sans aucune bousculade »

« Elevés, sont les degrés que tu occupes

     Et difficile, est d’obtenir les bienfaits qui t’ont été attribués »

Chapitre 8 : Ses batailles saintes (Jihâd)

Dans ce huitième chapitre, l’auteur du Bourde rappelle la détermination sans faille dont le Prophète et ses compagnons ont fait montre quand il était question de répandre la Parole Divine et de suivre ses recommandations.

« Ils sont telle une végétation de plateau en dessus des chevaux,

à cause de leur ferme volonté et non de ceintures serrées ».

Chapitre 9 : Sur sa demande d’intercession (tawassoul) auprès du Prophète s.a.w

Il commence ce chapitre en disant : « J’ai formulé pour lui des éloges afin qu’on me pardonne les péchés d’une vie sacrifiée dans le chant et le labeur [auprès des rois] ». Ainsi, Imam Bousseyri évoque la nécessité pour tout musulman de consacrer sa vie à des œuvres de bienfaisance et de s’éloigner des choses frivoles ainsi que des billevesées au risque de le regretter à jamais.

Chapitre 10 : Entretien et (soumission de demandes) auprès du Prophète s.a.w

Dans ce dernier chapitre du recueil, il y est question de montrer la dimension mystique du Prophète en tant que miséricorde ainsi que son rôle de salvateur pour quiconque cherche refuge auprès de lui.

« O messager d’Allah, ton grade n’est point limité pour moi [pour sauver],

Le jour où le Majestueux [Dieu] portera son nom de châtieur [Mountaqqim] ».

Après avoir prié d’une formule éternelle sur le Prophète, l’imam Bousseyri adressera ses salutations et prières à l’endroit des quatre califes de Seydi Ahmad (saw)  ainsi qu’à sa famille, ses compagnons et tous les musulmans du monde. Il clora son chef d’œuvre par :

« Ces vers sont apportés [au nombre de] soixante après cent [160 vers],

       apaise-y nos terreurs ô le Généreux Majestueux »

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