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À la Une: en Haïti, un juge d’instruction désigné dans l’affaire de l’assassinat du président

Plus d’un mois après l’assassinat du président Jovenel Moïse, aux premières heures du 7 juillet, chez lui, Haïti connait enfin le nom du juge qui va instruire l’affaire : il s’agit de Mathieu Chanlatte qui a été désigné ce lundi après-midi 9 août par le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince pour faire toute la lumière sur ce drame.

Les réactions dans la presse haïtienne à cette nomination démontrent clairement une certaine inquiétude. Dans les colonnes du journal  Le Nouvelliste, le président de l’Association nationale des magistrats haïtiens souhaite « bonne chance à Mathieu Chanlatte ». Jean Wilner Morin dit espérer « que les autorités mettront tous les moyens nécessaires à la disposition de ce magistrat et qu’elles assureront sa sécurité ». De son côté, le ministre haïtien de la Justice se veut rassurant : contacté par Le Nouvelliste, Rockfeller Vincent explique « qu’il est du devoir de son ministère de prendre toutes les dispositions pour sécuriser les juges à travers le pays, les pièces à conviction et les corps du délit ».

Les attentes des Haïtiens sont grandes. Le Washington Post constate que l’annonce du nom du juge d’instruction a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. « Vous avez une grande responsabilité devant l’histoire de ce pays, a tweeté un homme à l’adresse de Mathieu Chanlatte. Vous avez la responsabilité de faire triompher la justice. »

« Des réponses, des réponses claires et précises, c’est tout ce que nous voulons », réclame de son côté le site d’information Haïti press Net work. « Comme bon nombre de citoyens, nous avons peur que l’affaire Jovenel Moïse ne tombe dans la scabreuse rubrique judiciaire de “L’Enquête se poursuit” », souligne l’éditorialiste.

Ce qui amène d’ailleurs certains à soutenir la demande du ministre haïtien des Affaires étrangères : à savoir l’ouverture d’une enquête internationale.

À l’instar de l’Office de la protection du citoyen qui a adressé une lettre en ce sens à l’Alliance globale des institutions nationales des droits de l’homme. La lettre est publiée ce mardi 10 août par l’agence Alterpresse. « L’Office de la protection du citoyen croit, au nom du droit à la vérité et à la justice, que la contribution de l’ONU se révèle importante pour la conduite d’une bonne enquête afin que tous les commanditaires, les auteurs intellectuels de l’assassinat du président Moïse, soient identifiés et traduits en justice, conformément au Droit Pénal International et au Droit International des Droits de l’Homme », peut-on y lire.

Pendant ce temps, les familles des 18 Colombiens arrêtés en Haïti pour leur implication présumée dans l’assassinat de Jovenel Moïse, ont manifesté ce lundi à Bogota. Elles réclament notamment que les 18 détenus colombiens aient accès à des avocats et soient examinés par les médecins. Le journal colombien El Espectador  annonce ce mardi que le vice-ministre colombien des Affaires étrangères se rendra en Haïti, accompagné par des membres de familles des Colombiens détenus. « L’objectif du voyage est d’obtenir le rapatriement des corps des Colombiens tués par la police haïtienne dans les heures qui ont suivi l’assassinat de Jovenel Moïse ainsi que l’assistance judiciaire pour les détenus », rapporte le quotidien.

RFI

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